Italie

 

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Couillonnés dans la nuit des ténèbres [1]

Gianfranco Pala *

L’a-gauche [a privatif] dudit centre gauche libéral bourgeois n’a pas été le moins du monde apte à éviter toutes les provocations de Berlusconi et de sa bande. De la sorte, elle a navigué avec une tiédeur pédante en évitant la dénonciation et la lutte jusqu’au moment où elle a riposté à l’agression de l’adversaire qui, lui, au contraire, en a fait un usage à outrance et populiste jusqu’à saturation. Mais, comme on le précisera par la suite, ce mode de faire ne nous surprend plus depuis longtemps: c’est ainsi que le pouvoir bourgeois conçoit la «démocratie». Parmi ces conceptions, la simple sauvegarde de la démocratie bourgeoise pourrait seulement – mais dans les conditions actuelles ce n’est pas peu et cela pourrait, au moins, être défendu par des libéraux bourgeois – passer par une prise de distance avec les positions arbitraires, arrogantes et néofascistes dictées par l’insolence égotique et despotique d’un dictateur cavalier.

En Italie, le bouleversement «piduiste» [2] de la Constitution républicaine de 1948 illustre bien ce genre d’affrontements. La défense au moyen de référendums [nombreux au cours des années 1990] de la Constitution visait, par exemple, à bloquer la confirmation de la contre-réforme autoritaire dévolutive [permettant la transmission du pouvoir d’une instance à une autre pouvant combiner décentralisation et centralisation des pouvoirs] et fédéraliste. Un référendum aura lieu à ce sujet en juin 2006.

Cependant, l’Unione [coalition représentée par Prodi] – au lieu de se battre de manière pressante contre les méfaits, légaux et sociaux, du gouvernement parafasciste de Berlusconi et contre ses mensonges à répétition – a accepté de s’abaisser au niveau le plus bas des insultes politiques. Survolant les scélératesses berlusconiennes, les experts en propagande de Prodi ont fait la démonstration d’une totale incompréhension de la consistance effective de la dimension spectaculaire de la «politique» – c’est-à-dire de la non-politique. Inversement, la question a été bien saisie par les «boutiquiers» du clan entrepreneurial Forza Italia [parti de Berlusconi]. Ces derniers ont suggéré à leur chef de chevaucher le tigre du populisme, en traitant «la politique» de la même manière que s’effectue une vente de sous-vêtements à la télévision ou au porte-à-porte. Il est suffisant de raconter des salades et de propager des potins mensongers à condition que les citoyens «y croient» aveuglément et votent.

Qu’importe si parmi les promesses présumées aucune n’a été réellement tenue ; par exemple, le célèbre «contrat avec les Italiens» [3], renvoyant à une formule hitlérienne, paraphé par Berlusconi à la télévision au début de son second mandat quinquennal, en juin 2001. Comment se sont concrétisés les engagements pris sur les retraites, sur la création d’emplois, sur la reprise économique, sur le pouvoir d’achat de la population – cette dernière supposée être moins imposée fiscalement et supporter moins de taxes (imposition indirecte) –, sur le lancement effectif de grands travaux publics et non pas sur des discours prononcés à l’occasion de l’ouverture de chantiers qui seront laissés en l’état mais dont la soumission a obéi aux lois du clientélisme [4], sur la sécurité, etc. ? Sur tout cela, le silence a plané. Mieux, l’exact contraire de la réalité a été affirmé. Mais c’est à proprement parler exactement ce en quoi consiste le commerce de la politique, qui n’a pas été compris par l’Unione.

Le «commerce de la politique» et ses promesses

De toutes ces promesses, plus personne ne s'en rappelle au sein de la «majorité silencieuse» des électeurs de la Maison des (non)libertés [Casa delle (il)libertà]. Et celles d'aujourd'hui forment un chapitre nouveau, de sorte qu’on a pu tirer de véritables feux d'artifice «commerciaux» sur le thème des impôts: abolition de l'ICI (impôt communal sur les biens immobiliers [5]) ; suppression de la taxe sur la collecte des ordures communales (sans indiquer une source de revenu alternative pour les communes... «rouges») ; accusations lancées à la partie adverse de vouloir restaurer de manière pénalisante des impôts sur l'héritage et sur les titres mobiliers (obligations d'Etat entre autres). Et ainsi de suite, une avalanche de mystifications. Prodi a répliqué avec timidité et une incapacité totale face à toutes ces gesticulations berlusconniennes publicitaires et spectaculaires, dont le caractère d’imposture n'avait pas besoin d'être prouvé. Mais, nous insistons, c'est à proprement parler en cela que consiste la «démocratie» bourgeoise. Donc, c'est pour ces raisons conçues avec habilité et filouterie que quelque 20 millions d'électeurs italiens ont encore voté en faveur des illusions populistes diffusées par la droite.

Maintenant il faut avoir à l'esprit que bien moins de la moitié de ces 20 millions disposent d'un titre leur donnant accès auxdites classes moyennes. Ces dernières – en grande partie de façon erronée – sur la base de leurs intérêts de boutiquiers constituent la base de masse du pôle réactionnaire. La base sociale, de classe, du système affairiste berlusconien est beaucoup plus réduite; il s'agit de la bourgeoisie moyenne et d’une fraction de la grande bourgoisie liée à la spéculation, dans divers secteurs. Cet ensemble compte à peine quelques centaines de milliers de personnes. Mais, les autres 10 millions et plus ne sont que des pigeons qui votent ne sachant pas effectivement ce qu'ils font. Mais si ceux-ci avaient voté en faveur de Prodi – et en nombre autant l'ont fait –, seul le phénomène aurait changé, c'est-à-dire l'apparence réelle d'un système, toujours bourgeois, mais moins arrogant. Nous reviendrons plus loin sur l'ancrage social et politique prodien.

A ce sujet est particulièrement significative la légende véhiculée d'un Berlusconi qui, pour trouver une place dans un restaurant, a dû en visiter cinq, puis a dû faire se lever quelqu'un (qui?) pour prendre sa place, «démontrant» par là combien les «gens» sont bien lotis et vont faire la fête dans les restaurants. Mais les restaurants qu'il fréquente, combien «d'étoiles» ont-ils et à combien de centaines d'euros l'addition s'élève-t-elle? La très grande majorité des travailleurs ne disposent pas des revenus pour s’y rendre. Même ceux qui, une fois par mois, peuvent se permettre le «luxe» d'aller manger dehors fréquentent des établissements bien différents. Mais beaucoup n'y vont pas; à tel point que les petits restaurants – non pas ceux fréquentés par des employés relativement privilégiés – enregistrent une chute très importante de leur fréquentation et nombreux sont ceux qui sont en faillite.

Il s'agit de deux mondes séparés. Séparés comme le sont le «fils de l'ouvrier» et le «fils d'un membre des professions libérales» qui – comme cela a été défendu par un porte-parole de la Maison des... «libertés» – ne peuvent prétendre étudier les mêmes choses dans les mêmes écoles: car ils sont différents. «Liberté»!

Tromperies largement diffusées

Des infamies à dénoncer, il y en a en abondance, en plus de celles déjà indiquées. Seul existe l'embarras du choix. L'hebdomadaire de la City londonienne, The Economist, en date du 8 avril 2006 – un jour avant les élections – est sorti avec en page de couverture un titre imprimé en grands caractères et en italien: «Basta». En sous-titre, en langue anglaise, il était écrit: «Time for Italy to sack Berlusconi». C'est-à-dire, il est temps de le licencier! L'influent et ancien hebdomadaire londonien a deviné juste, mais, pourrait-on dire, à une virgule près.

On ne dira jamais assez ce que même les «progressistes illuminés» ne veulent pas savoir que, partout dans les sociétés où domine le mode de production capitaliste, le pouvoir dans sa totalité est bourgeois. Il suffit ici de rappeler quelques tromperies largement diffusées [6]:

1° La chute de l'économie italienne est établie par des documents d'organismes internationaux, du FMI à l'OCDE, que seul le gouvernement berlusconien peut définir de gauche ou même de «rouge» et «communiste». Et, en même temps, il est affirmé que... la Bourse italienne se porte très bien: les entreprises cotées en Bourse ont connu une augmentation de la valeur de leurs titres de 50%. Mais pour tous les autres citoyens (voir à ce propos l’histoire du restaurant citée ci-dessus) qui ne possèdent pas des titres en Bourse ou qui ne sont pas des affairistes étrangers qui «jouent» aussi sur les places boursières italiennes plus petites, la croissance s'établit à zéro.

2° La violation de tous les principaux paramètres internationaux est à l'ordre du jour. Le rapport entre le déficit budgétaire et le PIB se situe à 4,1% (il avait été fixé à 3% lors de Maastricht); la dette publique «officielle» dépasse les 1500 milliards d'euros. L'Union européenne a rejeté le trucage, grâce à la titrisation, visant à déplacer la dette publique vers des organismes ou des sociétés par actions telles que Patrimonio spa, Infrastrutture spa, Cassa depositi e prestiti, tous contrôlés par l'Etat lui-même.

3° Dès lors, l'emploi total mesuré en équivalent temps plein effectif a diminué, malgré ladite émergence des travailleurs immergés dans la (totale ou semi) clandestinité. En fait, ces travailleurs, socialement désaffiliés ou précaires, travaillaient déjà. Avec la régularisation voulue par les lois telles que la loi 30 (dite aussi loi Biagi [7]) et celle dite loi Bossi-Fini [8] – lois qui se situent dans la ligne Schengen-Bolkenstein – pour les travailleurs à temps partiel, précarisés, rien n'a changé effectivement. Mais il n'en a pas été de même pour les statistiques du gouvernement; et cela en dépit des données fournies par rien que moins que les «subversifs» de la Banque d'Italie et de l'ISTAT(Institut national de statistique) qui démentent complètement les salades gouvernementales.

4° L'évasion contributive (fiscale et parafiscale, telles les cotisations pour la prévoyance sociale, les retraites, etc.) et les possibilités d'éviter le fisc grâce à des normes autorisant «légalement» de soustraire à l'imposition des donations, comme il en va de même grâce aux dispositions ayant trait aux plus-values boursières ou aux impôts sur les revenus du capital (intérêts, dividendes), ou encore à l'occasion d'amnisties fiscales passées et préventives (sic); tout cela a abouti à l'évasion de sommes estimées à 300 milliards d'euros. Une telle absence de paiement des impôts, comme cela a été dit, ne concerne pas les classes moyennes, mais seulement les capitalistes. Dès lors, quasiment s'excuser, comme l'a fait Prodi, d'exiger le droit de poursuivre et de condamner de manière exemplaire les fraudeurs relève de l'absurde.

5° La promulgation de lois et de décrets qui, en plus de l'évasion fiscale, ont autorisé à dépénaliser des actes considérés comme des délits lorsqu'ils sont commis. Ce fut le cas pour ce qui concerne le délit de faux en bilan – ce qui a été condamné par l'UE elle-même. Ainsi que la modification des délais de prescription concernant les crimes eux-mêmes (escroquerie, participation sous forme associée à des délits en matière financière ou pénale); sans même insister sur la rétroactivité de la régularisation légale ou encore sur la «négociation» concernant des peines prononcées pour des actes criminels commis...

Il en alla ainsi pour tout ce qui visait à altérer de manière éhontée la vérité.

Le clan berlusconien

Berlusconi – alors qu'il aurait pu soulever bien d'autres critiques à l'encontre des libéraux-réformistes à propos des privatisations et des attributions par adjudication – a préféré faire le choix «commercial» d'invoquer l'héritage laissé par les précédents gouvernements, comme s'il avait été, en quelque sorte, dans une posture d'opposition à lui-même. C'est pourquoi il a vociféré contre les listes de l'Unione sur lesquelles figuraient des candidats «no global» [anti-mondialistes], des homosexuels, des transsexuels ou des ex-magistrats, tous étiquetés «rouges» ou «terroristes».

Mais, au même moment, ses conseillers lui ont suggéré de bien se garder de dire que, lui-même, avait nommé comme responsable organisationnel de Forza Italia, y compris pour la campagne électorale de 2006, Marcelo Dell'Utri, le «sénateur» multi-condamné. «Sénateur», parce que réélu au Sénat après avoir perdu son siège à la Chambre des députés et avoir été interdit d'exercer des fonctions publiques pour une durée de cinq ans. Marcello Dell'Utri est un mafieux et un militant de l'Opus Dei associé à Berlusconi lui-même et à Antonio Fazio [gouverneur de la Banque d'Italie de 1993 à fin 2005, date à laquelle il a été contraint de démissionner]. Dell'Utri a été jusqu'à dire à la télévision: «Je suis candidat pour des raisons de légitime défense» (sic); en sus un lapsus lui a échappé: «parce je suis un mafieux...». En effet, il a peu à peu accumulé, malgré les nombreuses «négociations», des condamnations sans appel aboutissant à des peines d'emprisonnement dépassant de loin 10 ans – mais il est encore libre! – et cela pour des délits portant sur la gestion de fonds occultes, l'émission de fausses factures, des fraudes fiscales, des extorsions aggravées et d'autres délits commis en association mafieuse.

Pour des délits ordinaires analogues – des escroqueries immobilières «légales», des activités de prête-nom, d'homme de paille, l'ouverture de comptes off shore ou en Suisse – «l'avocat» Cesare Previti, fils d'Umberto Previti [9], a accumulé aussi des condamnations sans appel lui infligeant plus de 10 ans de prison. Cesare Previti, fasciste membre du MSI [le Parti fasciste historique de l'après-guerre], membre du collège des avocats de la défense entourant Berlusconi, s'est présenté comme candidat au Sénat. Il l'était en même temps que d'autres avocats du chef: Niccolo Ghedini ou encore le sous-secrétaire d'Etat Carlo Taormina. Ce dernier a été appelé à présider la commission parlementaire devant examiner l'assassinat politique – qu'il a fait infirmer – de Ilaria Alpi et Miran Hrovatin [journalistes de la chaîne TG3, assassinés en Somalie en mars 1994]. On trouve encore, le président de la commission de la «Justice», Gaetano Peccorella, un ex de Démocratie prolétarienne [10], repenti, qui a fait passer en février 2006 «la loi» selon laquelle le parquet ne peut plus faire appel d'un jugement favorable au prévenu en première instance [une loi dont Silvio Berlusconi est le premier bénéficiaire].

On peut certes avoir une autre opinion. Mais personne au monde ne peut soutenir, sauf s'il est directement intéressé afin de se sauver lui-même, que des délits de type mafieux, des faux en écriture publique ou encore des escroqueries juridiques ou financières puissent être en rien comparés avec les manifestations et mobilisations contre la mondialisation, une attitude bienveillante envers l'homosexualité, ou les commentaires d'un juge à la retraite [allusion à l'ex-juge Di Pietro].

«Le Grand Couillon»

Mais l'Unione sur tous ces méfaits de «l'ennemi-ami» a préféré... poliment glisser et se taire. Elle a finalement mordu à l'hameçon tendu par Berlusconi qui avait dénoncé Prodi pour avoir qualifié Giulio Tremonti, le ministre de l'Economie, de «délinquant» politique à l'occasion d'un discours prononcé par ce dernier lors des rencontres de Cernobbio [Forum du monde des affaires qui se tient à Cernobbio, sur le lac de Côme]. Si ce n'est que les deux chefs de liste opposés oubliaient – l'un par tactique commerciale, l'autre par mollesse et perspicacité limitée – que le même Tremonti, devant les mêmes microphones de Cernobbio, avait apostrophé les responsables économiques des gouvernements de centre gauche d'alors, soit Amato et Visco [11], les qualifiant de «gangsters» ; ce qui signifie exactement délinquant ou bandit. Et alors?

C'est ainsi qu’a pris son envol une polémique stérile et vulgaire à propos de l'utilisation populaire et plus que courante du terme «couillon». Un qualificatif utilisé par le placeur-président-du-conseil [placeur dans le sens de celui qui procure des places] ayant des modes de faire racistes et arrogants qui sont l'apanage d'un parrain, d'un «Padrino». C'est d'ailleurs ainsi que l'hebdomadaire allemand Spiegel l'a qualifié. Le quotidien libéral et boursier américain, le Wall Street Journal, l'a surnommé «Don Coglioni». Et ce terme a été répété pour affirmer une fois encore que la Maison des libertés gagnerait assurément parce que ses électeurs «ne sont pas des couillons!».

Pour étayer ses projections, Berlusconi a aussi commandé des «sondages» à la firme américaine Penn, Schoen&Berland Associates. C'est la même firme qui avait mis en œuvre une campagne de propagande grossière – et non pas des sondages – en faveur de Youtchenko en Ukraine (dont l'échec est déjà patent) et en faveur des tous les ultra-libéraux candidats «orange» en Europe de l'est. Avant, la même firme avait conduit des «sondages» concernant Chavez au Venezuela.

Certainement, pour le Grand Chef de la droite, tout cela s'est terminé mal, mais seulement de justesse. Et pour cela doit être remercié (on peut imaginer les injures dont il a été comblé!) le ministre des Italiens à l'étranger, Mirko Tremaglia, membre du parti Alliance nationale. Il se réclame encore de la fasciste République de Salo [12]. Durant quatre ans, Tremaglia s'est plié en quatre pour donner le droit de vote aux Italiens établis à l'étranger [quelque 3 millions disposaient de ce droit parce qu’inscrits auprès de l'Aire - Anagrafe Italian Residenti all'Estero; 42,7% d’entre eux l'ont utilisé].

Le résultat du vote des Italiens à l’étranger a fait basculer de deux sièges la majorité au Sénat en faveur de l'Unione. Ainsi, Tremaglia a «fait cadeau» à Berlusconi d'un œuf de Pâques: la surprise d'une double position minoritaire, à la Chambre des députés et au Sénat.

Et du moment que Berlusconi a utilisé plus d'une fois la malheureuse expression «à coup sûr» pour faire référence à sa victoire, il serait licite que nous aussi, pour la première et la dernière fois, nous déclarions que lui-même, quoique fort habile dans le «commerce politique», a fait la démonstration d'être un Grand Couillon.

Pour Berlusconi la nuit des ténèbres a pris fin. Tant bien que mal, il a été maintenant licencié. Cela suffit. Il n'est plus utile, dès lors, d'ajouter de l'eau à la soupe dans laquelle il devra bouillir. De toute manière, entre une nuit des ténèbres et l'autre, ceux qui se sont fait «couillonner» – pour le dire cette fois en reprenant l'expression romanesque authentique renvoyant à ceux qui sont foutus après avoir été abusés – ce sont toujours les salarié·e·s.

Le cadre d’ensemble des options gouvernementales

Revenons aux choses «sérieuses», comme dirait Prodi. Ne serait-ce que parce que la très risquée, chanceuse et résistible accession de Prodi au gouvernement ouvre, plutôt qu'elle ne ferme, une autre nuit des ténèbres. Cette fois pour le prolétariat.

Prodi, on le sait, est né démocrate-chrétien et démocrate-chrétien il reste. Une première remarque à faire concerne, toutefois, en général, le rôle attribué par le capital mondial aux «gouvernements» qui se forment dans ses «Etats». On assiste à une lutte entre des lobbies, des groupes de pression d'un même «pouvoir» bourgeois, qui constitue le véritable pouvoir, synonyme de force, synonymie valable dans presque toutes les langues. Et aujourd'hui ce pouvoir ne peut qu'être bourgeois. Puisque les présumés «pouvoirs» qui veulent se qualifier de «faibles» pourraient, certes, être des oxymorons [soit deux mots de sens incompatibles]; toutefois, justement, ils n'existent pas [en Italie, un débat s’est développé sur la caractérisation «forte» ou «faible» de certains centres de pouvoir].

En conséquence, dans chaque Etat, à commencer évidemment par ceux impérialistes, les «gouvernements» se forment suite à des luttes interbourgeoises, des guerres entre bandes. C'est pourquoi des telles contradictions sont certainement internes au Capital, qui est mondial, mais assume aussi des formes inter-nationales si l'on considère les Etats. On voit, par exemple, le rôle de la finance arabe aux Etats-Unis – comme le démontre la banque marchande The Carlyle Group [basée à Washington], dans laquelle s'exerce le contrôle, en dollars, des familles Laden [Arabie saoudite] et Bush, avec l'éminence grise représentée par James Baker [13]. On peut aussi prendre, pour autre exemple, la présence, en euros, des entreprises et banques de la péninsule Ibérique en Amérique latine; ou encore la diffusion de nouveaux capitaux chinois (en équilibre instable entre le dollar et l'euro) dans tout l'Occident impérialiste, et ainsi de suite.

Tout cela est utile pour traduire ce type de contradictions interimpérialistes qui, en conséquence, ne s'exprime plus sous la forme d'une opposition frontale entre les vieux «Etats nationaux», mais entre différentes cordées organisées en filières transnationales [liées aux investissements transnationaux] qui traversent de multiples Etats. Les fonctions des gouvernements, qui sont encore caractérisés de façon impropre comme «nationaux», deviennent plus sectorialisées et conflictuelles à l'intérieur même des Etats, plus ou moins a-nationaux. Ces coalitions apparaissent opposées, mais elles sont toutes dominées par la bourgeoisie et, dès lors, étrangères à la vieille logique du pouvoir national des Etats eux-mêmes.

Cela constitue le cadre d'ensemble dans lequel les élections politiques italiennes (mais pas seulement en Italie, ailleurs dans le monde aussi) se sont déroulées. Donc, l'important n'est pas tellement qui gagne électoralement: politiquement, dans les circonstances actuelles, c'est toujours le capital.

Tout au plus, cela pourrait avoir une certaine importance de savoir qui perd et comment est battue la bande qui, une fois ou une autre, succombe. Cela au cas où la fraction perdante eût été plus apte à mettre en œuvre une forme plus agressive de domination bourgeoise. Une défaite d'une telle fraction pourrait, au mieux, uniquement maintenir plus ouverts des espaces de lutte pour le prolétariat, lui permettant d'accumuler des forces et stimuler, ainsi, une prise de conscience. Mais jamais les salarié·e·s ne peuvent aspirer à un «gouvernement» qui leur soit propre en maintenant présent le «pouvoir» capitaliste.

Voilà la situation politique en Italie, après les élections. La formation bourgeoise réformiste, ayant une envergure plus internationale, à la tête de laquelle se trouve Prodi s'affronte à cette bourgeoisie jusqu'au-boutiste, provinciale, localiste de Berlusconi. La quasi parfaite division en deux parties, de 20 millions d'électeurs et d'électrices chacune, a été qualifiée par les médias bourgeois comme la tragédie d'une ingouvernabilité menaçante. Dans les faits, c'est la meilleure représentation possible de la farce de l'alternance bipartisane au gouvernement national d'une des deux fractions du pouvoir d'Etat bourgeois, fondamentalement transnational. La pire des lois électorales [adoptée en octobre 2005, revenant au scrutin proportionnel «corrigé» par des barrages offrant une prime en sièges à la coalition gagnante], mise en place de façon unilatérale par le gouvernement sortant, mais avec «l'opposition» en majorité toujours favorable à la fiction bourgeoise du système majoritaire en faveur de l'alternance, constitue peut-être la meilleure confirmation d'une telle farce: une loi de type «auto-escroquerie» du preux cavalier Berlusconi!

Le contentieux des gouvernements prodiens

Précédemment, nous avons établi la liste des actions scélérates de «l'adversaire» de Prodi – ennemis, il faut le dire, ils ne le sont que des salarié·e·s. Si nombreux et si grands sont les méfaits de Berlusconi qu'ils précipitent la crédibilité de l'Italie sur le marché mondial. Pour la classe travailleuse, un changement d'orientation de la part de la bourgeoisie – réformiste ou réactionnaire – pourrait avoir donc pour seul sens des changements «visuels» de l'ennemi bourgeois – contre lequel il faut combattre à chaque fois – et des formes d'oppression de classes qu'il pratique. Mais la lutte intestine entre deux bandes du capital, tout en étant une affaire interne au pouvoir bourgeois, n'est pas indifférente pour le prolétariat, comme l'avait déjà souligné Lénine dans La Maladie infantile du communisme (1920).

Même si la «majorité des travailleurs suit les réformistes, les communistes doivent aider les masses laborieuses à voir clair dans la pratique et les résultats des gouvernements réformistes» – que l'on préfère appeler «socialistes» en Grande-Bretagne – et «doivent aider les réformistes à battre une coalition des libéraux avec les conservateurs». Comme «l'a exprimé en termes populaires le chef de la bourgeoisie à ses auditeurs: "la civilisation est en péril".»

Bien sûr, mais la question présente, en Italie et quasiment dans le monde entier, est la suivante: où sont les communistes? «Parce que – comme l'observe en conclusion Lénine – sans un changement des opinions de la classe ouvrière la révolution est impossible». Dès lors, dans l'attente de cette conscience de classe, il ne reste qu'à utiliser toutes les possibilités pour préparer matériellement et formellement les conditions les plus favorables, qui aujourd’hui se feront au travers de luttes défensives.

Une telle préparation n'exclut pas, au contraire elle exige, une connaissance complète – et la mémoire – de toutes les actions anti-ouvrières appliquées par les «réformistes» libéraux-bourgeois. Rappeler toutes les prouesses de Romano Prodi est pratiquement impossible. Mais, étant donné, l'actuel «succès» électoral de son clan contre les adversaires «frères ennemis», il n'est pas mauvais d'en évoquer quelques-unes qui ne sont pas sans intérêt. Les salarié·e·s, qui ont répondu à sa demande d'appui aux plans gouvernemental et parlementaire, devront mettre en relief les points les plus importants du contentieux. Nous en donnons, ici, sans commentaires, les plus significatifs et pas seulement ceux «potentiels» et à venir. Et cela parce qu'ils sont tout déjà issus des gouvernements prodiens et sont amplement reconnus.

1° «Le nouveau pacte sur le travail», entre les partenaires sociaux, pour la mise en œuvre de l'accord de juillet 1993: flexibilité contractualisée, développement des secteurs non-profit [tiers secteurs] dans quelques endroits pilotes, par exemple dans la gestion des hôpitaux publics [ce qui met en question le statut du personnel et de l'hôpital public]. On peut aussi citer «le paquet Treu» sur le travail et sa précarisation [14].

2° Dans son intervention sur «la continuité, la discontinuité et le changement», Marco Biagi observait qu'il s'agissait «d'une orientation qui, je le crois, n'est pas nouvelle» parce qu'elle «n'est pas seulement le fruit de ce gouvernement [le second de Berlusconi]. Nous savons tous que c'est le gouvernement Prodi qui l'a conçue et notre ami et collègue Tiziano Treu l'a pensée et en grande partie rédigée». Ainsi, dit-il, on peut prendre note «d'une autre ironie de l'histoire, une nouvelle proposition du centre gauche qui est faite sienne par le centre droit». Nous pourrions ajouter quant à nous: et vice-versa!

3° Flexibilité du travail, des salaires et des revenus, au nom de la liberté du marché.

4° Soutien financier aux entreprises pour la gestion de la force de travail (abaissement des «charges»).

5° A partir de la réforme Amato de 1992, on assiste à une avancée dans la contre-réforme du système de retraite, sous la conduite de Lamberto Dini. Ce dernier servit comme ministre des Finances sous le premier gouvernement Berlusconi (en 1994). Il fut premier ministre (président du Conseil) entre janvier 1995 et mai 1996. Il a rallié l'Unione, en passant de Forza Italia à La Margherita. Cette contre-réforme a affaibli le système de retraite public à l'avantage des fonds de pension [deuxième pilier en Suisse]. Le niveau élevé du taux de remplacement du salaire par les rentes de retraite laissait peu de place à un système du type fonds de pension (deuxième pilier à la Suisse), fonctionnant sur le mode de la capitalisation. Cela d’autant plus que les salarié·e·s bénéficiaient d’une d’indemnité de fin de carrière (TFR), c’est-à-dire d’un capital versé au moment du départ, lors de la liquidation. Le TFR était abondé en partie par l’employeur. Donc, sur le fond, la contre-réforme visait à réduire le taux de remplacement et à rediriger les cotisations abondant le TFR vers des fonds de pensions mis en place, légalement, dès 1993.

«La réforme d’ensemble de l'Etat social» a été conduite, en 1997, sous l'égide des résultats de ladite Commission Onofri [Paolo Onofri, professeur d'économie à l'Université de Bologne, fut alors le conseiller de Prodi]. Elle tendait à contracter le salaire social dans sa totalité.

6° Admiration explicite de Prodi pour la politique du gouvernement allemand de la CDU et du FDP qui opérait des coupes massives dans les dépenses sociales, touchant les indemnités de chômage, les allocations pour perte de gain versées en cas de maladie, les dépenses concernant les retraites, la possibilité de licencier plus facilement.

7° Erosion des recettes fiscales suite à la croissante précarisation du marché du travail.

8° Une «loi financière» lors de la première année du gouvernement Prodi (1996-1997) assurant l'austérité et qui, ajoutée à la «manœuvre» du printemps 1997, a abouti à des pertes de recettes fiscales massives et à des cadeaux très importants pour les entreprises.

9° En 1988, privatisation formelle de Mediobanca, le centre névralgique de l'oligarchie financière italienne, qui s'était développé en concordance avec le système de crédit public. Cette privatisation a commencé lorsque l'Iri [Institut pour la reconstruction industrielle, puissant holding d'Etat] a décidé d'en céder le contrôle aux secteurs privés. Son président n'était autre que Romano Prodi.

10° Prodi «le grand privatiseur», qualifié de «commis bourgeois de l'Iri», déclara que «le processus de privatisation n'est pas en tant que tel automatiquement positif, mais il l'est certainement dans notre pays, où avant tout l'entreprise publique a acquis des dimensions excessives et où la forme de contrôle politique qui s'exerce sur lui est devenue un danger objectif non seulement pour sa capacité concurrentielle, mais pour sa propre survivance» [15]. Prodi s'est vanté de sa gestion de l'Iri en affirmant: «J'ai laissé l'Iri avec 100'000 salarié·e·s de moins que lorsque j'y suis arrivé.»

11° Priorité donnée aux intérêts de la bourgeoisie industrielle sur l'aristocratie financière, qui est toutefois son alliée.

12° Le Financial Times et le Herald Tribune, en date du 29 avril 1996 – soit exactement il y a dix ans avant que siège le nouveau parlement ­–, ont voulu «rassurer les marchés» financiers sur la nature réelle de la politique qui sortirait de la bataille électorale italienne d'alors. Le premier a écrit: «Le leader italien promet 18 mois de rigueur budgétaire. Monsieur Prodi a promis “rigueur et constance pour ce qui est du budget” et il a ajouté que le gouvernement “n'aura pas peur de décisions difficiles: un projet économique qui se fonde plus sur des coupes dans les dépenses”». Quant à l'International Herald Tribune, il a découvert que le candidat de la «gauche» en réalité «parlait comme un conservateur».

13° On pourrait ajouter finalement, l'utilisation des bases militaires de l'OTAN à l'époque de l'intervention en Yougoslavie; etc.

Nous écrivions dans la revue bimensuelle La Contraddizione, à une époque qui ne peut être suspectée, soit en mars 1995: «Contre le froid Berlusconi ils ont mis en place le mou Prodi, avec sa figure de petit Jésus de province, qui doit se trouver dans le cercle de la gauche et qui ne doit pas rester dans la sphère de la gauche. Des signaux suffisants sont lancés en direction des modérés qui ressentent par trop la mitoyenneté avec la gauche. Le tout devra être compatible avec le mandat que le capital transnational lui a donné: normaliser la situation italienne, après le foutoir d'escrocs et les objectifs relevant du banditisme du gang Berlusconi (Berlusca), ce qui a abouti à faire redescendre dans la rue les salarié·e·s.» Une belle tâche. Bonne chance. «Hic Prodhus, hic salta!» [référence à la conclusion de la fable d'Esope: «Hic Rhodus, hic salta» – «Voici Rhodes, c'est là qu'il faut sauter»; elle est adressée aux deux camps en lutte].

Ouvrez l'œil, camarades.

(13 avril 2006 - Trad. A l'Encontre)
Voir aussi:
- "Le projet de l'Unione a échoué". Entretien avec Franco Turigliatto, sénateur de PRC,
- "Une victoire plus que réduite de moitié", Kurt Altig

* Gianfranco Pala est professeur d’économie à l’université La Sapienza à Rome et animateur de la revue La Contraddizione. Les intertitres sont de la rédaction de A l’encontre.

Notes

1. Etant donné la période des fêtes de Pâques catholiques, l’allusion peut être lue en rapport avec la liturgie catholique, soit à l’Office des ténèbres, c’est-à-dire l’office de nuit du jeudi et du vendredi saint pendant lequel ont éteint les lumières de l’église.
Toutefois, l’auteur se réfère ici à l’utilisation de la formule dans la polémique entre les représentants des Lumières et les défenseurs de l’obscurantisme moyenâgeux [NdT].

2. Allusion à la loge P2 et à ses manipulations, loge maçonnique dont le grand maître vénérable Lucio Gelli a logé à la prison de Champ-Dollon (GE), puis s’est évadé sans difficulté en septembre 1983 avant de se reconstituer prisonnier en 1987, puis d’être libéré. Cette loge, active dès le début des années 1960, a été considérée comme un «organe subversif» par une commission parlementaire. Elle réunissait des hommes politiques allant du Parti socialiste à la droite nationale en passant par la Démocratie chrétienne. Elle avait pour pratique d’infiltrer la presse, les médias électroniques et visait à opérer «des retouches» à la Constitution. En 1992, Tina Anselmi, présidente de la commission d’enquête parlementaire sur la loge P2, déclarait au quotidien Il Giorno: «Ce qui a caractérisé la P2, c’est qu’elle ne visait pas à un coup d’Etat mais qu’elle se glissait avec ses hommes… dans les parties vitales de l’Etat. Les sommets militaires, politiques, les journalistes étaient chargés de seconder et d’orienter la réalisation des buts prévus.» Berlusconi a été membre de la loge P2 dès le milieu des années 1970, avec la carte n° 1816 [NdT].

3. A cette occasion, Berlusconi avait promis «moins d’impôts pour tous», «1,5 million d’emplois». Il promettait de gérer la Péninsule comme une entreprise et déclarait: «Les politiciens volent l’argent aux citoyens, moi je n’en ai pas besoin car je suis déjà riche.» La promesse de relever les pensions de retraite minimales à 516 euros par mois a été «respectée»… pour 1,4 million d’Italiens [NdT].

4. Y compris la Cour des comptes a mis en relief le formalisme de type propagandiste fait à ce propos par le gouvernement.

5. L’impôt communal sur les immeubles est un impôt foncier annuel ; son taux varie entre 0,4% et 0,7% de la valeur cadastrale, selon les communes (NdT).

6. A propos des délits imputés à des politiciens italiens, avant tout liés aux forces du centre droit, il peut être instructif d'en consulter une liste, disponible sur le Web: www.contraddizione.it/tema.htm/eletti.zip; slooweb@societacivile.it; www.wikipedia.it

7. La loi Biagi a été approuvée par le parlement italien en février 2003, elle contient une série d'innovations telles que le travail sur appel, le job sharing (le travail partagé), le co.co.co (contrat de travail de collaboration coordonnée et continue), le travail intérimaire, etc. Cette loi permet tous les types de «contrats». Marco Biagi avait été un des auteurs du Livre blanc qui a servi au gouvernement Berlusconi à mettre en place ses contre-réformes du marché du travail (NdT).

8. La Loi Bossi-Fini votée juillet 2002 – le premier est le dirigeant affaibli de la Lega Nord et le second le patron d’Alliance nationale, formation recyclée à partir du parti fasciste MSI – accroît la précarisation des travailleurs migrants: le permis de séjour doit être lié à un contrat de travail; les sanctions (expulsion, prison) pesant sur les migrants les rendent très vulnérables et les poussent à la clandestinité et, dès lors, à devoir accepter n'importe quel emploi à n'importe quelle condition, etc. (NdT).

9. Umberto Previti, associé de Berlusconi depuis le milieu des années 1970 à la tête de Fininvest (holding de Berlusconi) et homme de paille de Berlusconi dans de nombreuses affaires immobilières (NdT).

10. DP était une des organisations importantes de la gauche dite radicale dans la fin des années 1970 et début des années 1980. Son noyau dirigeant venait d'Avanguardia Operaia. Elle participa à la formation du Parti de la Refondation Communiste (PRC) (NdT).

11.Vincenzo Visco, ministre des Finances du gouvernement Prodi (1996-1998), et Giuliano Amato, ministre dans les deux gouvernements D'Alema (1998-2000); ce dernier a été responsable des Réformes institutionnelles puis ministre des Finances et de la Programmation économique. D'avril 2000 à mai 2001, il fut président du Conseil (NdT).

12. Dans un débat publié dans LaStampa du 3 septembre 2003 (voir le site Centro di studi della Resistenza), Tremaglia non seulement affirme que la République de Salo était «nécessaire» – et il l'a rejointe avec ardeur – mais qu'elle a réalisé «un grand programme social». Il a été à la tête de la campagne homophobe contre des candidats de l'Unione. Sur les huit sièges revenant aux Italiens résidant en Europe, 4 ont été à l'Unione et 2 à la CdL pour la Chambre des députés, et un siège chacun pour le Sénat. C'est de l'Amérique centrale et de l'Afrique, l’Asie et de l’Australie que l'avantage de 2 sièges au Sénat a été obtenu (NdT).

13. James Baker a été ministre des Finances [secrétaire au Trésor] de 1985 à 1988, sous la présidence de Ronald Reagan; à cette époque il joua un rôle déterminant dans la mise en place des Accords de Plaza (1985), afin d'assurer la position du dollar. Il dirigea avant le Conseil de politique économique. De 1989 à 1992, il est secrétaire d'Etat, puis est chef de cabinet de Bush père de 1992 à 1993. Il a mis en place l'«alliance des 34 pays» pour la première guerre contre l'Irak. Il a servi à régler la «dette irakienne» en 2003. En mars 2006, il copréside l'Iraq Study Group mis en place par le Congrès américain (NdT).

14. Le ministre Tiziano Treu a introduit en juin 1997 une série de modifications dans le domaine contractuel qui a ouvert la voie légale à une flexibilisation et précarisation des normes d'emploi (NdT).

15. Par contrôle politique, il faut entendre, avant tout, «pillage» croissant de la part des partis bourgeois dominants et des secteurs qui les représentent de ce type de holding d’Etat (NdT).

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