Etats-Unis

1Mai06USA

 

Version imprimable



Stratégie et tactiques pour les droits des immigré·e·s en 2007

Nativo V. Lopez *

Cet article de Nativo Lopez a été écrit fin 2006-début 2007. Il permet de disposer d’une premier bilan de cette mobilisation – extraordinaire, au sens premier du terme – aux Etats-Unis. Nativo Lopez met, à juste titre, en garde contre les illusions que peut susciter la politique démocrate. Voir sur le mouvement qui culmina lors du 1er mai 2006, l’article publié sur ce site, le 3 mai 2006. (Réd.)

Ceux d'entre nous qui avons participé au mouvement pour les droits des immigrants, sommes maintenant appelés à poursuivre cette lutte en aidant à définir la stratégie et les tactiques qui permettront de façonner une politique et des lois d'immigration aux Etats-Unis, lois nouvelles, équitables et humaines. Cela exige au préalable un bilan sommaire de la situation actuelle entre, d'une part, nos adversaires ­– les xénophobes anti-immigrants – et leurs alliés ­ et nous, d'autre part.

L’année 2006, les Etats-Unis ont connu des mobilisations de masse les plus larges et répétées de leur histoire par les communautés immigrées, leurs familles, amis et alliés. Ces mobilisations ont été provoquées le projet de loi H.R.4437, «de protection des frontières, du terrorisme et de l’immigration illégale» de 2005. Ce projet de loi anti-immigrants est peut-être le plus punitif à avoir été approuvée par une des Chambres du Congrès états-unien. Il a été rédigé et déposé par le député F. James Sensenbrenner, Jr, un républicain du Wisconsin, un Etat qui ne déborde pourtant pas d'immigrants, et ne compte que des immigrés européens du Vieux Monde arrivés jadis. Le projet visait à criminaliser les immigrés et tous ceux et celles qui étaient concernés par le processus d'immigration, de quelque manière que ce fut.

L'appel à rejeter ce projet de loi est devenu le cri de ralliement de larges couches sociales, avec, à leur tête, des immigrés. Littéralement des millions de personnes, dont des travailleurs, leurs familles et même beaucoup d'employeurs, issus de tous les partis politiques, mais minoritairement du Parti Républicain, ont manifesté et protesté au moins à trois reprises. Ces mobilisations ont touché des personnes de différentes croyances, nationalités, langues et d'expressions culturelles, mais la plupart d'entre elles reflétaient la composition actuelle de la population immigrée des Etats-Unis ­ mexicains et latinos, et, dans un moindre degré, des ressortissants du Pacifique asiatique.

Le projet de loi de Sensenbrenner reprenait une série de mesures dont les plus répressives étaient l'assimilation les immigré·e·s sans statut légal à des criminels, du fait de leur simple présence physique, et la possibilité de poursuites pénales pour quiconque leur viendrait en aide. Autrement dit, tout médecin, enseignant, pasteur, curé, travailleur social ou organisation caritative pourrait être inculpé pour complicité pour le simple fait d'avoir fourni un service à l'un de ses administrés.

On ne peut s'empêcher de voir l'analogie avec le Fugitive Slave Act de 1852, qui considérait comme un crime fédéral le fait d'aider un esclave fugitif.

Ce projet de loi fournit un bon exemple de la propension des Républicains du Congrès qu’ils dominaient de viser trop haut politiquement. Il prévoyait aussi, entre autres: des sanctions plus lourdes contre les employeurs; une inculpation pénale; l'extension du mur de 700 milles le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique; la suppression des droits de procédure permettant de s'opposer à la déportation ou de faire appel suite au refus d'une demande de statut de résident permanent et de citoyenneté états-unienne; une augmentation significative des troupes à la frontière et l'obligation des autorités locales de coopérer avec les autorités de l'immigration.

Il faut comprendre que le H.R.4437 n'est pas apparu dans un vide, mais représente plutôt le point culminant d'une série de mesures répressives mise en place par des forces politiques extrémistes aussi bien dans le Congrès qu'en dehors de ce dernier. La plupart de ces dispositions reprennent des propositions législatives faites par l'un ou l'autre membre de la coterie républicaine anti-immigrants au cours de ces derniers dix ans, sous la conduite de gens comme le membre de la Chambre des représentants, Tom Tancredo (Républicain du Colorado). Ces dispositions sont d'ailleurs en continuité avec la législation approuvée par le Congrès états-unien en 1996, sous l'administration du Président Bill Clinton, mais sous le contrôle de la majorité républicaine, sous le nom de «Illegal Immigration Reform and Immigrant Responsibility Act» [loi de réforme sur l'immigration illégale et sur la responsabilité des immigrants]. Ces nouvelles dispositions restreignaient brutalement les droits légaux des immigrants et érodaient leurs possibilités de légaliser leur statut pendant leur séjour aux Etats-Unis.

Cette législation soutenue par Clinton en 1996 prévoit entre autres de limiter le droit d'habeas corpus, d'exclure et de déporter des étrangers en situation irrégulière, de criminaliser la récolte de fonds aux Etats-Unis destinés à certains groupes et de permettre aux militaires d'étendre leurs interventions à l'intérieur du pays sous certaines circonstances.

Des luttes dans les partis

Quels conflits existe-t-il à l'intérieur du Parti Républicain, et quels intérêts de classe représentent-ils? La majeure partie de cette législation extrémiste est soutenue par tous les députés républicains au Congrès, et même par une forte minorité de députés démocrates (en fait les Démocrates s'étaient divisés sur les mesures de 1996, le 60% étant contre et le 40% en faveur des mesures).

Malgré les résultats des votes, je pense qu'il existe un clivage à l'intérieur du Parti Républicain, même si elle est très ténue, en ce qui concerne la législation et la politique d'immigration répressive. Différents courants se manifestent dans le parti, même si la majorité est favorable à la mise en oeuvre de ces dispositions.

Un côté de ce clivage est reflété dans la position adoptée par le Président George W. Bush en faveur du «Guest Worker Program» [programme pour les «travailleurs invités» – dispositions pour donner un visa temporaire de travail à certaines catégories d'immigrants], et même d'une légalisation partielle des immigrants se trouvant déjà aux Etats-Unis. Sa position peut être considérée comme représentative de la faction favorable à la globalisation, des soi-disant promoteurs de la liberté de commerce et des activistes d'une expansion, portée et contrôle globales des entreprises.

A l'autre bout de l'éventail républicain, l'on trouve les positions anti-Mexicaine et anti-latino les plus véhémentes, réclamant un maximum de restrictions et de portes barricadées, trouvent leur expression dans les harangues de l'écrivain Pat Buchanan et de l'animateur de la chaînede TV CNN Lou Dobbs.

Voici ce que trouvait à dire Buchanan sur l'actuelle politique d'immigration dans son ouvrage récemment publié The State of Emergency – The Third World Invasion and Conquest of America [L'état d'urgence – l'invasion du Tiers-monde et sa conquête de l'Amérique]: «Du quinzième au vingtième siècle, l'Occident a écrit l'histoire du monde. Des explorateurs, des missionnaires, des conquérants, des colonisateurs en provenance des états chrétiens d'Europe, dirigeaient pratiquement le monde entier. Mais la fin de l'Occident avait commencé.»
«"Et, tout comme Rome s'était éteinte, l'Occident s'éteignait, pour les mêmes causes, et d'une manière semblable. Ce que le Danube et le Rhin étaient à Rome, le Rio Grande et la Méditerranée sont pour l'Amérique et l'Europe, les frontières d'une civilisation qui ne sont plus défendues.»

«Contre la volonté d'une vaste majorité d'Américains, l'Amérique est en voie de transformation. Alors que nos élites détournent nerveusement le regard et accueillent l'invasion, nous sommes en présence d'une des grandes tragédies de l'histoire humaine. De Gibbon à Spengler, à Toynbee et les Durants, les symptômes de la mort des civilisations sont bien connus: la mort de la foi, la dégénérescence de la morale, le mépris pour les vieilles valeurs, l'effondrement de la culture, la paralysie de la volonté. Mais deux signes sûrs que la civilisation a commencé à mourir sont un déclin de la population et le fait que l'on ne résiste plus aux invasions étrangères.»

Enfin, Buchanan déclare: «Nous assistons au dépérissement des nations. Nous avons entamé le dernier acte de notre civilisation. La dernière scène est la déconstruction des nations. La pénultième scène, déjà en cours, est l'invasion qui ne rencontre pas de résistance.». Et M. Dobbs n'est pas très éloigné de Buchanan dans sa pensée et dans ses tirades quotidiennes.

Cependant il y a une autre considération qui explique ce clivage à l'intérieur du Parti Républicain en ce qui concerne la politique d'immigration. Il tient à l'accroissement de l'électorat latino et au désir de l'aile modérée du parti d'attirer cet électorat.

Au Congrès des Etats-Unis, le député Tom Tancredo est le pire/meilleur exemple du camp anti-immigré·e·s, qui comprend entre 70 et 100 membres du Congrès selon les propositions législatives. Est ce que ces forces extrémistes au sein du Parti Républicain représentent la majorité des Américains? A mon avis, ils ne représentent ni la majorité des Américains ni même celle des Républicains. Par contre, ils représentent le noyau de l'aile extrémiste et la base la plus loyale du parti. Il faut noter qu'avant les élections de novembre 2006, les consultants politiques du Parti Républicain conseillaient de ne pas trop insister sur le message anti-immigré.

Il faut que les politiciens laissent derrière la démagogie et l'irrationalité - c'est ce qui a été clairement démontré lorsque trois des candidats au Congrès parmi les plus enragés contre les immigrants ont été descendus en flammes lors des élections de novembre. En effet, deux républicains ont subi un échec retentissant lors de ces élections: J.D. Hayworth, de la banlieue de Phoenix et John Hostettler, président du sous-comité sur l'immigration de la Chambre Judiciaire. Il en va de même pour le candidat Randy Graf, qui se décrit lui-même comme étant un «minuteman» [milicien armé de la droite extrême] et dont la campagne dans le huitième District du Sud de l'Arizona consistait principalement d'agressions contre les immigré·e·s

Le 21 novembre, l'Université de Quinnipac a publié un sondage national post-électoral. D'après ce sondage, presque sept sur dix votants (69%) étaient en faveur d'un programme qui ouvrirait la route aux immigrants sans statut légal pour leur permettre de s'acheminer vers la citoyenneté durant une période de plusieurs années – une position proche à celle proposée par le Président Bush et le Sénat et opposée à celle des dirigeants républicains au Parlement. Selon le sondage, les Américains veulent aussi resserrer les mesures de sécurité aux frontières et réduire l'immigration clandestine future.

Un mouvement unifié dans la lutte

Comment le mouvement pour les droits des immigrants a-t-il réussi à mettre en échec le H.R.4437? Une stratégie d'unité large a été fondamentale pour réunir toutes les forces politiques susceptibles de subir les conséquences des mesures proposées. La disposition - sans précédent - visant à criminaliser les immigrants, ceux qui leur rendent service ou les soutiennent et/ou leurs employeurs, a été un des éléments centraux qui a poussé les forces de l'opposition à s'unir. Elle a aussi mis le Parti Républicain sur la défensive après les manifestations massives de mars, avril et mai. Il y a même eu un début de débat interne (plutôt parmi les voix modérées du parti) à la recherche de responsables.

Le glissement à droite des Démocrates

Au cours des dix dernières années, le Parti démocrate s'est déplacé politiquement vers le centre, voire, sur la question de l'immigration, à droite. Même si les politiciens et les candidats démocrates débitent des platitudes quand ils se trouvent devant les électeurs des minorités Latino ou Asiatique, les urnes racontent une autre histoire.

Un des exemples les plus flagrants en a été le vote de la députée Loretta Sanchez en faveur de la Real I.D. Act de 2005 [Ce texte vise à instaurer un système national de permis de conduire qui reviendrait en fait à créer pour la première fois une carte d'identité nationale, laquelle serait équipée d'une puce.] Il s'agit de la première loi d'identification nationale aux Etats-Unis, elle interdit aux états de fournir des permis de conduire à des immigrants sans statut légal. Sanchez est la première femme et démocrate latina à avoir gagné un siège de députée au Comté d'Orange. Elle avait vaincu Robert Dornan, le candidat de droite, dans l'élection âprement disputée de 1996, dans laquelle Dornan et le Parti républicain avaient prétendu qu'il y avait eu fraude électorale et vote illégal de la part des immigrés. Elle a gagné les élections grâce aux votes des 100'000 nouveaux citoyens états-uniens issus de l'immigration, dont beaucoup avaient pour la première fois possibilité de voter en 1996 grâce au programme d'amnistie appliqué par la Immigration Reform Control Act de 1986. Après les manifestations historiques massives de cette année, Sanchez a critiqué ces mobilisations et a déclaré qu'un enregistrement des votants aurait été préférable. Or, cette députée ne s'était pas investie en faveur d'un enregistrement des votants dans son propre district au cours de dix dernières années, ni engagée de manière significative pour cet objectif. D'ailleurs, le Parti Démocrate du Comté d'Orange ne l'a pas fait non plus, ce qui a entraîné un déclin des écarts entre les Démocrates et les Républicains en ce qui concerne l'enregistrement des votants.

Le projet sénatorial de loi 2611, qui reprend en le modifiant à peine un projet proposé par la législature Kennedy-McCain, mais ficelée sous les noms de deux autres législateurs fédéraux, Hagel et Martinez, était la réponse législative – ou le compromis – démocrate à la proposition H.R.4437. Mais quel était son contenu? Cette question est importante, car je pense qu'en 2007 le combat sur le plan législatif se développera suivant des lignes analogues. Nous devons nous préparer à affronter ce que nous réservent les Démocrates, malgré le glissement politique du parti qui a eu lieu en novembre.

Le grand boycott américain

Nous pouvons dire sans risque d'erreur qu'en mai 2006, mais en tout cas suite au Grand Boycott américain du 1er mai 2006, le H.R.4437 était définitivement vaincu. Le Sénat n'en voulait plus. Peu avant le 1er mai, le Sénateur Harry Reid, un dirigeant de la minorité Démocrate, a déclaré que H.R.4437 était "DOA" - dead on arrival [mort à l'arrivée].

Compte tenu du fait que les Républicains détenaient toutes les clés aux comités des deux Chambres et pouvaient contrôler l'agenda de tout projet de loi, il aurait mieux valu éviter toute nouvelle version législative, et attendre jusqu'aux élections de novembre et revenir à la charge l'année d'après, avec un nouveau Congrès et des électeurs mobilisés. C'est ce que conseillaient la majorité des dirigeants de la base partout dans le pays. Néanmoins, peu après les remarques du Sénateur Reid, à la grande consternation de la base et en opposition avec celle-ci, une série d'acteurs politiques ont entrepris d'élaborer un compromis législatif. Parmi eux il y avait le sommet de la hiérarchie de l'Eglise catholique, les dirigeants du Parti démocrate, le bureau du Sénateur Edward Kennedy, le Forum National de l'Immigration, le Conseil National de La Raza ainsi que d'autres organisations et élus Latinos.

La proposition de loi de compromis a été nommée d'après ses auteurs, Chuck Hagel et Mel Martinez (Républicains respectivement du Nebraska et de la Floride), et on lui a attribué le chiffre S.2611. C'était une nouvelle version, concoctée par des Démocrates et des Républicains modérés, de la "voie vers la citoyenneté" pour ceux qui pourraient satisfaire certains critères restrictifs (environ trois millions d'immigrants). Elle prévoyait aussi, parmi d'autres mesures, le renvoi et la possible réadmission à une date ultérieure de millions d'autres (qui devraient renoncer à leurs droits légaux), et la déportation de millions d'autres personnes, la suppression de certains droits légaux existants, en particulier le droit de faire appel contre une décision négative suite à des demandes de décisions ou des ordres de déportation, la construction d'un mur le long de la frontière (mais de 300 miles au lieu des 700 déjà prévues), des sanctions plus lourdes pour les employeurs, un vaste programme pour les «travailleurs invités» mais sans aucune possibilité de légaliser leur statut, des détentions indéfinies, une coopération accrue entre les polices locales et les autorités d'immigration à niveau fédéral.

Cette législation bipartisane a franchi le Sénat avec un vote majoritaire des Démocrates, mais a été rejetée au comité d'organisation par les membres Républicains des deux Chambres. Le compromis s'est brisé sur la version fortement délayée de «la voie vers la citoyenneté» et sur les dispositions relatives aux «travailleurs invités». La majorité des Républicains ne voulait conserver que les mesures répressives (enforcement-ONLY), même si les Démocrates et les organisations auxiliaires étaient prêts à soutenir ces mesures à condition qu'elles comportent également des mesures d'accompagnement (enforcement-PLUS).

Les dirigeants syndicaux de l'Union Internationale des Employés de Service (SEIU), de UNITE-HERE, des United Farm Workers (UFW) [Travailleurs de Ferme Unis] ainsi que les dirigeants de League of United Latin American Citizens (LULAC [Ligue des Citoyens Latino-Américains Unis] parmi d'autres, ont fortement recommandé la solution et la législation de compromis, et ce malgré l'opposition croissante des membres de base de ces organisations. On ne peut évidemment pas savoir si les positions adoptées par ces organisations ont joué un rôle déterminant dans le lobby auprès du Sénateur Reid pour qu'il accepte ce compromis.

Une action depuis en bas

Finalement, ce compromis a divisé le mouvement pour les droits des immigrants. Dans la période précédant le 1er mai, les élites religieuses et politiques du pays se sont absolument opposées à ce que le mouvement de masse des immigrés organise des actions militantes ou de grève. Ils ont utilisé les grands médias, y compris les hispaniques, pour affirmer leur opposition à tout boycott ou grève générale. Fait sans précédent: même le Président Bush a lancé un appel à la population dans ce sens. Mais en réalité, ce mouvement n'était pas né avec les élites et les hiérarchies, et n'allait pas leur obéir maintenant: il avait sa propre logique, tempo et rythme. Les revendications montaient depuis la base, et malgré le caractère réellement spontané du mouvement, des contingents organisés du mouvement s'étaient depuis plus de vingt ans engagés dans des actions organisées ­ et continuent à l'être.

Comme nous le savons tous, les actions de May Day eurent un succès retentissant dans tout le pays. Ville après ville ont vu le commerce, la circulation, les écoles et la production s'immobiliser. Les immigrants ont démontré leur valeur inhérente à l'économie et au pays ainsi que leur volonté de s'engager dans des actions militantes mais non-violentes pour appuyer leurs revendications. Un rapport du Centre de Recherche de PEW a confirmé que 63% des Latinos considéraient ce premier mai comme le début d'un mouvement social de masse pour obtenir leurs droits. Mais d'autres problèmes se présentaient déjà à l'horizon.

Néanmoins, l'aile droite du Parti Républicain n'était pas prête à un compromis. Pour elle c'était l'option enforcement-ONLY ou rien du tout, et elle l'a emporté. En fait, cela nous convenait, car nous ne voulions pas non plus du S.2611. Mais tout cela nous aide à comprendre le rôle du Parti Démocrate et de son leadership législatif, celui des organisations auxiliaires et de certains des syndicats, et la timidité du Congressional Hispanic Caucus [la fraction parlementaire hispanique au Congrès]. C'est important, car cela nous donne une idée de ce à quoi nous pouvons nous attendre en 2007 et du nouveau Congrès dominé par les démocrates.

Une répression de cas par cas

Après juin 2006, la stratégie du Parti Républicain a changé, adoptant une approche législative du cas par cas – ce qui représentait pour nous la mort par mille estafilades ­ et ils l'ont emporté avec le soutien de la majorité des démocrates. Deux initiatives républicaines vont dans le sens de cette observation. D'une part, une législation pour augmenter le budget alloué aux patrouilles de frontière et renforcer les troupes de 6000 officiers supplémentaires, ce qui porte le total à 18'000. Et deuxièmement, le Secure Fence Act de 2006, qui se traduit par la construction d'un mur de 700 miles le long de la frontière, à un coût de 10-15 millions de dollars. Or, ces deux lois faisaient déjà partie des projets H.R.4437 ou S.2611.

Ces manifestations de mai ont été les plus importantes de l'histoire des Etats-Unis, plus massives et nombreuses, et d'ampleur plus nationale, que celles du mouvement pour les droits civils, du mouvement des travailleurs, du mouvement féministe ou du mouvement pour la paix. Pourtant, même si nous avons réussi à faire échouer le projet H.R.4437, nous n'avons pas pu empêcher l'approche de compromis du Parti démocrate ou la stratégie de la répression au cas par cas promue par les républicains avec la complicité des démocrates.

Le Secure Fence Act de 2006 a mis en évidence une perversion ironique de l'action affirmative, en ce sens que deux sénatrices de Californie, Diane Feinstein et Barbara Boxer, l'unique Sénateur afro-américain de l'Illinois, Barack Obama, et l'unique sénatrice de New York, Hillary Clinton, tous les quatre des démocrates, ont tous voté en faveur de cette stratégie et de ces mesures racistes. Les deux derniers sénateurs mentionnés sont en outre les aspirants démocrates à la course présidentielle de 2008. Sauvez-nous des libéraux!

«Demain, nous votons»

L'un des slogans le plus massivement repris dans les manifestations de mai était "aujourd'hui nous marchons, demain nous votons". Il reflétait clairement la volonté populaire de pousser le mouvement pour les droits des migrants dans l'arène électorale, spécifiquement pour combattre les républicains xénophobes. Les Démocrates n'ont pas manqué d'apprécier ce slogan. En effet, le Parti démocrate ne pouvait songer à reconquérir le Congrès sans bénéficier des voix motivées de Latinos. Les organisations syndicales et des Latino ont discuté de la possibilité de faire enregistrer un million de nouveaux votants latinos.

Hélas, sans les ressources adéquates c'était-là un projet irréaliste - un «sueño guajiro». Le Parti démocrate ne s'est pas engagé pour fournir les ressources indispensables à la réalisation de ce projet, et le mouvement syndical s'est focalisé sur les familles de travailleurs, et pas nécessairement sur les familles latino. Aucune voie alternative n'a vraiment été creusée. Les communautés latino et d'immigrants devraient donc poursuivre leur stratégie électorale avec leurs propres faibles ressources, sauf lorsque celle-ci s'entrecroisait avec celle des forces des Démocrates sur des points précis. Néanmoins, les républicains en avaient fait assez pour éloigner l'électorat Latino, ce qui a entraîné une chute significative du pourcentage de votes latino pour le Parti républicain – entre 11 et 15 points de pourcentage. Un sondage effectué dans plusieurs états par le Southwest Voter Registration and Education Project indiquait que les Latinos appuyaient les candidats démocrates à 70% et les candidats républicains à 26%.

Les républicains ont été punis et les démocrates en ont bénéficié. Selon l'Institut Willie C. Velasquez, le vote latino a augmenté pour atteindre 9,9 millions de votants enregistrés, ce qui représente un accroissement record de 1,7millions comparé à 2002 (8,2 millions). Encore plus significatif: les votes latinos ont augmenté de 1,1 millions de votes (5,8 millions) par rapport à 2002 (4.7 millions).

Les principaux enjeux des votants Latinos étaient, selon les sondages, l'économie/emplois, la guerre en Irak et l'immigration. La principale conclusion que peut tirer le Parti démocrate de ce qui précède, c'est qu'il n'était pas nécessaire d'investir de manière importante pour obtenir ce vote Latino. D'ailleurs, pour qui d'autre auraient-ils pu voter, malgré le fait que les Démocrates avaient soutenu la législation anti-immigrants prônée par les Républicains. La moitié des alliés les plus véhéments de Tancredo à la Chambre des Représentants ont subi une défaite lors des élections, même si les Démocrates qui les remplacent ne valent guère mieux qu'eux sur cette question.

Après cet échec cuisant, les républicains ont refusé à James Sensenbrenner, JR. du Wisconsin, président sortant du Comité judiciaire et un des architectes de la stratégie des Chambres sur l'immigration, tout poste dirigeant dans les principaux comités du nouveau Congrès. Cela constitue un reproche cinglant à un cadre supérieur de la Chambre, de surcroît par le Parti Républicain. En outre, le sénateur Mel Martinez [Melquiades Rafael Martinez, sénateur de Floride au Congrès des États-Unis depuis 2005 et ancien secrétaire d'État à la ville sous le premier mandat de George W. Bush] a été choisi pour présider le comité national républicain (ce qui reflète l'opinion de l'électorat latino concernant les attaques anti-immigrées effevtuées par des candidats républicains.

Il faut noter que la question de l'immigration ne fait pas partie de la liste des priorités législatives de Nancy Pelosi, devenue Présidente de la Chambre des représentants. Sa liste de priorités comprenait une augmentation du salaire minimum à niveau fédéral, une réforme des prix de prescription pour le Medicare [système de soins assurés par un programme fédéral qui paie une partie des soins pour les personnes âgées de plus de 65 ans et qui y sont enregistrées], des enquêtes liées à la conduite de la guerre, pas d'extension des baisses d'impôt pour les riches, et d'autres priorités. Ces priorités correspondent sans doute aux intérêts matériels des Latinos, mais absolument rien n'a été dit sur la réforme de l'immigration, qui reste centrale pour l'intégrité de nos familles.

C'est-là un avant-goût de la dynamique à venir à laquelle nous pouvons nous attendre de la part de la direction du Parti démocrate. Ces gens nous considèrent encore comme des peones [ouvriers agricoles, engagés au jour; journaliers] sur leurs plantations politiques. Et nous devrons nous battre pour tout ce que nous voulons obtenir de ce nouveau Congrès, y compris d'ailleurs sur la question de la guerre en Irak.

Le combat en Arizona

L'Arizona est actuellement à l'épicentre du mouvement nativiste anti-immigré [courant populiste raciste], et nous devrions en prendre acte et agir en conséquence. Nous connaissons tous le caractère odieux des forces anti-immigrants durant les années 1990 en Californie, avec l'augmentation des morts à la frontière et la montée d'animateurs de radio haineux.

Cela a entraîné l'accroissement des demandes de citoyenneté états-unienne, l'enregistrement des votants, l'élection pour la première fois de législateurs Latino (27%), et un statut minoritaire pour le Parti Républicain en Californie. Leur dernière grande victoire a été la réélection en Californie de Pete Wilson au poste de Gouverneur. Nous avons vaincu les pires parmi ces mesures et nous construisons lentement sur les gains électoraux obtenus durant cette dernière décennie pour supprimer les mesures restantes. Mais en ce début du 21e siècle, l'épicentre s'est déplacé vers l'Arizona. Alors que ceux qu'on appelle les "Minutemen" racistes revendiquent le Comté d'Orange comme leur lieu d'origine, leurs premières démonstrations de «vigilantisme» ont eu lieu en Arizona. Une mesure anti-immigré·e·s après l'autre a été présentée à l'électorat de l'Arizona: refus de délivrer des permis de conduire aux immigrés. Des milliers de véhicules confisqués et remorqués par les autorités locales. Le shérif du comté de Maricopa a appliqué la loi anti-passeurs aussi bien au passeur qu'à son passager, inculpant le premier de complicité. Le projet 200, qui dénie des services de base aux immigré·e·s et impose un identifiant universel à fins électorales, avait été approuvé lors de l'élection précédente. Les élections de novembre 2006 ont apporté l'approbation de ces quatre mesures étatiques pour restreindre encore davantage les services aux immigrés, même si deux des candidats républicains parmi les plus xénophobes ont subi un échec aux urnes.

Néanmoins, chacune de ces mesures a entraîné l'organisation accrue des communautés d'immigrants et de leurs alliés parmi les syndicats, les églises, les médias hispaniques, et des coalitions et organisations pour les droits de migrants et des humains. La résistance a été vigoureuse. Actuellement, de nouvelles stratégies sont utilisées pour organiser les familles migrantes pour résister aux pires formes de répression. Une défaite du mouvement anti-immigrants en Arizona aurait une portée qui dépasserait de loin les frontières de cet Etat.

L'état du mouvement

Le mouvement national pour les droits des immigrés est structuré à partir de plusieurs coalitions et réseaux locaux, régionaux et nationaux. Certaines des régions sont plus diversifiées que d'autres en ce qui concerne la participation par nationalité. La Californie est probablement plus homogène en ce qui concerne la prédominance de la participation et le leadership de ses Mexicains et Latinos; néanmoins, littéralement tous les groupes de personnes d'origine immigrée sont représentés sous une forme ou sous une autre. S'il n'y a peut-être pas d'unité organique, il existe par contre un accord sur le type de réforme de l'immigration qui est souhaitée par la majorité.

L'Eglise Catholique (sous la bannière de sa campagne «Justice pour les immigrants», a généralement opté pour des mesures favorables, mais elle a montré qu'elle acceptait les mesures répressives, dont par exemple des sanctions plus lourdes pour les employeurs en échange d'une forme quelconque de légalisation. Elle soutient aussi les programmes de «travailleurs invités» (Gastarbeiter), de préférence sous une forme permettant la légalisation à terme du participant. L'Eglise est étroitement identifiée avec la législation proposée par les Sénateurs Edward Kennedy et John McCain.

Partout dans le pays, les paroisses locales qui s'occupent des besoins spirituels des migrants de leur circonscription, ont toujours joué un rôle progressiste en leur défense, et elles ont à maintes reprises protesté en faveur d'une réforme allant beaucoup plus loin que celle défendue par la hiérarchie.

Les Protestants, par contre, et en particulier les évangéliques, qui sur le plan politique sont en général proches du Parti Républicain, ont commencé à jouer un rôle plus actif pour soutenir à une véritable réforme de l'immigration. Cette position est dictée par la composition de leurs circonscriptions, ou les immigrés de la première génération sont nombreux.

Le projet de loi Kennedy-McCain a également reçu le soutien de certains syndicats mentionnés plus haut ­ SEIU, UNITE-HERE et UFW – ironiquement, ils font tous partie de la nouvelle fédération de syndicats «Change to Win» (CTW) [Changer pour gagner], alors que le AFL-CIO a pris une position plus proche du mouvement progressiste pour les droits des immigrés, en ce sens qu'il s'oppose aux sanctions contre les employeurs et aux programmes de «travailleurs invités», et exige la légalisation pour tous. Certaines associations adhérentes du CTW tels que les Teamsters, Laborers et United Food and Commercial Workers (UFCW) [Travailleurs unis des branches de l'alimentation et du commerce], sont plus proches des positions de l'AFL-CIO.

Des sections locales des deux fédérations se sont engagées activement dans le mouvement national pour les droits des immigrants, et leurs dirigeants sont intransigeants, et plus sensibles à l'articulation les revendications de leurs bases. Un mouvement de la base dans les trois premiers syndicats mentionnés est opposé à un compromis ou à des programmes de type bracero [bracero = ouvrier agricole en espagnol – programmes entraînant une augmentation des travailleurs sans papiers, corvéables à merci].

Les organisations auxiliaires mentionnées plus haut – entre autres le Conseil National de La Raza (NCLR) et le Forum National de l'Immigration – sont les plus proches du Parti Démocrate, des entreprises donatrices et des contrats gouvernementaux. Elles ont historiquement été considérées comme plus enclines à accepter des compromis: répression en échange de visas; cela avec l'argument que «c'est ce que nous pouvons obtenir de mieux dans les circonstances actuelles.»

Pour eux, les circonstances et le climat politique paraissent toujours menaçants, et ils ont donc une plus grande propension au compromis avant d'entrer en lutte. Les sections locales de ces organisations, plus proches de la base et qui dépendent des communautés locales pour leur survie financière et politique, sont enclines à être plus indépendantes et à prendre des positions qui correspondent davantage aux intérêts des membres locaux. Dans le cas de la LULAC [League of United Latin American Citizens: ligue des citoyens latino-américains unis], qui est a des membres individuels et des sections, les récents changements au niveau de la direction nationale semblent la pousser à se rapprocher des groupements locaux.

Dans les régions métropolitaines plus importantes, il existe des Fédérations Mexicaines rassemblant les associations des villes d'origine, actives sur le plan civique, mais dont le regard est davantage tourné vers les villes d'origine que vers la politique locale. Cela est néanmoins en train de changer rapidement, et certains des dirigeants les éminents du mouvement pour les droits des immigrés sont issus de ces associations.

L'ensemble des entreprises états-uniennes a également une influence importante sur la question de l'immigration. Depuis plusieurs années elle forge son Essential Workers Coalition [coalition des travailleurs essentiels] comprenant des entreprises et le secteur agroalimentaire, avec la collaboration de certains syndicats: SEIU, UNITE-HERE et UFW. Cette coalition a milité activement pour une réforme de l'immigration, et spécialement en faveur d'un important programme de «travailleurs invités». La Chambre Hispanique de Commerce s'est engagée activement pour une réforme de l'immigration favorable, aussi bien au niveau de son bureau national que de ses sections locales.

Les coalitions locales et les réseaux nationaux

Au cours des années, les organisations et coalitions locales pour les droits des immigrants et les droits civiques, ont oeuvré infatigablement en faveur des immigrants, s'opposant aux mesures, politiques et législations anti-immigrants prises à niveau local, étatique ou fédéral, et elles ont cherché à construire des circonscriptions de base à l'intérieur des communautés d'immigrants. A niveau national, des coalitions portant des noms de dates (10 mars, 1er mai, 25 mars, 9 avril, etc.) ont réuni des groupes locaux pour lancer la lutte contre le H.R.4437. C'est en effet là qu'ont pris leur essor les mobilisations de masse de 2006. La principale faiblesse de ces coalitions, et probablement aussi du mouvement dans son ensemble, est leur manque de ressources, ce qui rend encore plus problématique la perspective d'une indépendance politique. Néanmoins, ils comblent ce déficit de ressources à force d'ingéniosité, de persistance et d'audace.

La plupart des coalitions locales et régionales sont regroupées sous le parrainage de deux réseaux nationaux – We Are America [L'Amérique, c'est nous] et le National Alliance for Immigrants' Rights (NAIR) [Alliance Nationale pour les Droits de Immigrants]. La première est influencée surtout par SEIU, UNITE-HERE, le National Immigration Forum, le Center for Community Change (une fondation privée basée à Washington, D.C, d'orientation progressiste) et la NCLR, mais elle est composée de coalitions locales, d'organisations militantes et de syndicats locaux.

 La NAIR comprend des organisations de base et des coalitions formées par les immigrés eux-mêmes. Pour notre part, nous appartenons à ces dernières, mais nous continuons a chercher des domaines de collaboration avec les premières. La coalition We Are America rassemble également d'autres coalitions d'immigrants à niveau local et régional qui s'étaient engagées activement dans les mobilisations de masse à niveau local. Les mobilisations du 9 avril fournissent un bon exemple de leur force et de leur portée nationale.

NAIR continue à formaliser son réseau de coalitions (souvent appelées par la première date de leurs actions les plus importantes) et d'organisations, et développe sa stratégie et les tactiques correspondantes. Ce qui caractérise le plus NAIR est sa participation volontariste, son engagement infatigable pour sa base de communauté immigrante et son indépendance politique.

NAIR convoque une conférence nationale en août 2007 (Chicago, Illinois), pour formaliser son existence devant 800 délégués représentant 400 organisations de 27 états, ceci peu après deux autres conférences régionales réussies. Les dix points d'unité de NAIR comprennent:
1. Léglisation immédiate et sans condition de tous les sans papiers actuellement aux Etats-Unis
2. Pas de déportation de masse
3. Pas de détentions arbitraires, de masse ou de durée indéfinie
4. Pas de sanctions contre les employeurs
5. Pas de programmes pour «travailleurs invités»
6. Droits syndicaux, droits civils et libertés civiles
7. Pas de militarisation de la frontière
8. Pas de mur le long de la frontière
9. Pas de criminalisation des travailleurs
10. Augmentation du nombre de visas attribués pour permettre les réunifications familiales.

Ce sont-là les fondements d'une législation alternative sur l'immigration que NAIR va essayer de poursuivre en 2007 en collaboration avec d'autres coalitions et réseaux, en particulier avec le National Network for Immigrant and Refugee Rights (NNIRR), qui est probablement l'un des réseaux les plus anciens pour les droits des immigrés, et qui a fait progresser beaucoup de positions très progressistes en faveur des travailleurs et des immigrés, rencontrant un large soutien à niveau national.

Nous reconnaissons néanmoins qu'il existe des divergences d'opinion à l'intérieur du mouvement pour les droits des immigrants, et nous essayons de forger l'unité avec tous les courants politiques, les organisations, les syndicats et les églises qui sont en faveur de la légalisation immédiate de toutes les personnes sans papiers aux Etats-Unis. Ceci devrait être notre objectif commun, notre base minimum pour l'unité et la collaboration.

Nous pourrons ainsi réaffirmer ce qui nous unit en tant qu'alliance nationale pendant que nous forgeons une unité avec tous ceux qui sont au minimum d'accord que les immigrants représentent une valeur inhérente pour l'Amérique, et que le juste retour pour toutes les contributions qu'ils ont faites à la grandeur de ce pays est une reconnaissance légale de statut permanent, et, à terme, la citoyenneté états-unienne. C'est le moins que ce pays peut offrir et accorder.

Nous continuerons à avoir des vues divergentes sur la question de la répression, des programmes pour travailleurs invités, l'efficacité des sanctions contre les employeurs et d'autres dispositions. Et nous devrons continuer à débattre de ces questions. Néanmoins, cela ne devrait pas constituer un empêchement à faire l'unité sur la légalisation des immigrants travailleurs parmi nous, dont le nombre est estimé à 12 millions. C'est là notre impératif. (Trad. A l’encontre)

* Nativo Lopez est président de la Mexican American Political Association et porte-parole du «Great American Boycott 2006», c’est-à-dire la journée d’action pour le droit des immigré·e·s qu’était ce 1er Mai 2006.

(15 mai 2007)

Haut de page
Retour


case postale 120, 1000 Lausanne 20
Pour commander des exemplaires d'archive:

Soutien: ccp 10-25669-5

Si vous avez des commentaires, des réactions,
des sujets ou des articles à proposer: