Bolivie

Deux mineurs assassinés, des dizaines de morts et de détenus.

La Paz, 9 octobre 2003. "Le gouvernement de Gonzalo Sanchez de Lozada est en train de se transformer en un gouvernement dictatorial, en un gouvernement fasciste". C'est ainsi que le secrétaire exécutif de la COB (Centrale ouvrière bolivienne), Jaime Solares, dénonce ce qui s'était passé quelques heures auparavant, lorsque les troupes militaires et policières ont criblé de balles des mineurs et des habitants de la ville de El Alto (ville de quelque 700000 habitants, situé à 3800 mètres d'altitude, au-dessus la cuvette où se loge la ville de La Paz). "On ne peut pas continuer à tirer contre le peuple" concluait ce dirigeant, qui a travaillé durant 25 ans dans le centre minier de Huanuni. C'est de ce district que proviennent les travailleurs qui, le 9 octobre au matin, ont affronté l'Armée et la Police à coups de pierre et de dynamite dans les plaines de Ventilla, à quelques kilomètres de la ville de El Alto.

Suite à cet affrontement, toutes les activités restent totalement paralysées dans cette ville, proche de La Paz. En outre, la Centrale ouvrière régionale et la Fédération des assemblées de quartier ont organisé le blocage des routes. En même temps, des dirigeants de la COB à La Paz appelaient les travailleurs à radicaliser les moyens de pression, les barrages et les marches, pour accélérer la chute du président Sanchez de Lozada. Ce dernier est cependant apparu à la télévision nationale pour annoncer qu'il n'abandonnerait pas son poste.

"Mon gouvernement a été légalement élu" assurait le Président de la Bolivie au cours d'une brève allocution, avant d'ajouter:"Il existe une minorité qui veut diviser et détruire la Bolivie". "Il n'est pas possible que des gens bloquent les routes (...) c'est inacceptable". Par contre, il ne fit aucune allusion aux bouleversements sociaux qui secouent l'ouest du pays, aux morts de Ventilla, aux affrontements à El Alto et à la paralysie des activités qui s'en est suivie, ni aux barrages de route qui encerclent La Paz.

Le président n'a pas non plus parlé du "cacerolazo" ["concert de casseroles] organisé aujourd'hui à La Paz par des milliers d'enseignants et des petits commerçants qui exigeaient sa démission, ni des manifestations massives à Cochabamba, de la marche des paysans de Santa Cruz [principale ville de la Bolovie tropicale] et d'autres villes moins importantes de Bolivie.

Selon les dirigeants des travailleurs réunis à La Paz, le gouvernement serait en train de préparer un "état de siège", avec arrestation et détention des principaux dirigeants syndicaux. "Ce danger existe", a dit Solares,

La réunion élargie des dirigeants a également enjoint le dirigeant du Mouvement vers le Socialisme (Movimiento al Socialismo (MAS), le leader des paysans Evo Morales, le dirigeant des paysans, le "Mallku" Felipe Quispe et le dirigeant de la COB, le mineur Solares a s'unir enfin. En effet, les uns se bornent à réclamer la récupération du gaz et du pétrole et les autres à appeler à la démission de Sanchez de Lozada.

Une des conclusions de cette réunion des travailleurs est que: "Les gens de la base et les dirigeants intermédiaires font front commun, ar contre ceux qui sont à la tête continuent à tirer chacun de son côté. Cela doit finir". Et les délégués de cette réunion ont enjoint à la "résistance civile" si l'"état de siège" devait être déclaré.

 

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