Palestine

Les jeunes d'Israël manifestent à leur manière pour le retrait des Territoires occupés

TEL-AVIV, Israël 24/5/2002 (AP) -
La jeunesse d'Israël, qui préfère habituellement la musique à la politique, a parlé avec son corps, jeudi, à l'occasion d'une rave de protestation contre l'occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza.

Un millier de jeunes rassemblés sur une place du centre ville de Tel-Aviv a demandé à Israël de se retirer de ces territoires conquis en 1967 et sur lesquels les Palestiniens souhaitent bâtir un Etat.

La fête était organisée par un groupe de jeunes artistes tous âgés d'une vingtaine d'années et n'était aucunement liée aux organisations politiques traditionnelles. "Nous croyons que les vieilles manières de manifester, les marches, ne veulent rien dire pour les jeunes", a dit l'organisatrice, Shai Rapaport.

Selon la jeune femme, l'événement visait à rallier la "Génération expresso", à qui l'on reproche constamment son rejet de l'engagement politique."Plusieurs nous disaient de ne pas politiser la fête, mais une rave a beaucoup de pouvoir. Les gens se rassemblent et ressentent de l'amour et une certaine communion, mais ils expriment aussi leur rage".

Parmi les participants à cette manifestation originale, figuraient des fêtards endurcis, ornés de multiples de piercings, de même que des adolescents aux cheveux violets, roses et vert pomme, montés sur des skateboards, des roller-blades et même sur des échasses.

Le slogan de la fête - "Sortez des territoires pour que nous puissions sortir de nos maisons"- reflète le désespoir et le sentiment d'impuissance de la jeunesse.

Nombreux sont ceux en Israël qui pensent le retrait des territoires occupés mettrait fin au terrorisme. Mais les opposants au projet disent que cela laisserait Israël avec des frontières indéfendables et encouragerait le terrorisme au lieu d'y mettre fin.

Depuis quelques mois, de nombreux Israéliens évitent les cafés et les clubs de peur d'être victimes d'attentats-suicide. Au moment même où la rave prenait fin, un kamikaze palestinien a d'ailleurs tenté de faire sauter une discothèque, à l'autre bout de la ville. Il a été abattu par un agent de sécurité avant de commettre son méfait.

"Pour la première fois de ma vie, je suis très inquiète de ce qui se passe ici", a confié Elian Lazovsky, étudiante en cinéma. "Je ne vois pas de solution et un nouveau gouvernement n'aura pas de réponses non plus. J'essaie d'être optimiste, mais je ne sais pas à quoi m'accrocher. J'espère seulement ne pas mourir et pouvoir vivre ma petite vie".

Le musicien Tamer Nafar, un Arabe israélien, a lui aussi exprimé son angoisse. "Aujourd'hui, nous chantons parce que nous sommes Arabes dans un pays juif. Parce que nous sommes Palestiniens et que le drapeau d'Israël flotte au-dessus de nos têtes. Nous sommes contre l'occupation des territoires et tentons de faire changer d'idée ceux qui l'encouragent parce que l'occupation nous tue et les tue aussi". AP

 


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