Palestine

Détenu depuis 80 jours, le député Hussam Khodr
résiste à l'isolement pour défendre ses positions

Naplouse: Amin Abu Wardé, http://www.amin.org/news/uncat/2003/jun/jun062.html

L'arrestation du député Hussam Khodr, alors qu'il se trouvait parmi ses trois enfants dans le camp de Balata, à l'est de la ville de Naplouse, le 17 mars dernier, n'est pas un fait surprenant. L'arrestation avait été précédée de plusieurs menaces venant de la part de dirigeants sécuritaires et politiques israéliens, qui l'accusaient d'être derrière les brigades des martyrs d'al-Aqsa.
L'arrestation a eu des échos importants sur le plan local et internatioal, étant donné que Khodr représente un exemple de la jeunesse palestinienne vive qui refuse de se plier et qui ose affirmer ses positions. Ses positions sont très discutées sur la scène palestinienne, et certains essaient même de faire taire ou limiter son audience, surtout lorsqu'il appelle à une volonté palestinienne indépendante ne se pliant pas au diktat des puissances étrangères.

La rue palestinienne ressent de plus en plus lourdement son absence, en ces moments très durs, rappelant "si Khodr était parmi nous, il aurait exprimé nos sentiments et nos positions", car il était devenu la voix qui s'élève contre ceux qui baissent la tête et s'agenouillent.
Dès les premiers temps de l'arrestation, les médias israéliens ont essayé de justifier l'acte en disant que c'est sur la base d'informations des services de renseignements qu'il l'a été, sans apporter aucune preuve réelle ou déclaration pouvant représenter une preuve, et les Palestiniens ont eu des avis divergents sur les causes de son arrestation, certains mettant en avant que c'est à cause de ses positions claires contre l'occupation, et d'autres ont considéré qu'il s'agit d'une facture à payer pour satisfaire ceux que le député Khodr appelait les pro-oslo économique.

Au moment de l'arrestation, les gens dormaient, il pleuvait et les soldats de l'occupation étaient à la recherche de leur proie dans les ruelles du camp de Balata. C'était le 17 mars 2003, et la population se réveille sur les bruits des explosions et les voix hystériques des soldats, sur les rafales des mitraillettes, brisant le silence de la nuit, et la peur qui s'installe dans les coeurs des enfants innocents.

Au cours de cette nuit, de nombreux soldats de l'occupation israélienne encerclent la rue où habite le député Hussam Khodr, ils investissent les maisons voisines et s'emparent des toits, les gens entendaient les bruits des explosions des portes voisines à celles des portes de la maison de Khodr, et les gens avaient cru que l'arrestation concernait l'un des voisins. Les bruits des explosions devenaient de plus en plus assourdissants, et la peur s'est installée, et peu après, une grande explosion pour faire tomber la porte de la maison de Hussam Khodr. Ce n'était pas la première fois que sa maison était investie, il y eut plusieurs antécédents, mais c'est la première fois que la porte était explosée. Les soldats sont entrés dans la maison en tirant des coups de feu, dans tous les sens, et ils ont ordonné à tous ceux qui s'y trouvaient de sortir vers la rue avoisinante. Les enfants de Khodr sont petits, Amani, Amira, Ahmad, ont peur.. Sans la miséricorde d'Allah, ils auraient pu être touchés par les éclats des explosions, et les soldats criaient, avec brutalité: sortez de la maison..
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Rapidement, les militants palestiniens et les institutions actives ont formé un comité de soutien avec le député Husam Khodr et les prisonniers palestiniens. Tayseer Nasralle, membre du conseil national palestinien et coordinateur du comité explique qu'il s'agit d'un comité populaire qui regroupe les membres du conseil législatif palestinien, du conseil national palestinien, et de personnalités ainsi que des hommes de religion, des cadres féminins, des universitaires, gens des médias, avocats, institutions juridiques et représentants des forces nationales et islamiques dans le but de soutenir et d'organiser des actions de protestation contre l'arrestation du député Khodr et des autres prisonniers dans les prisons de l'occupation.
La formation de ce comité n'est pas limitée aux Palestiniens de l'intérieur, mais elle s'est étendue aux Palestiniens de l'exil, au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Europe et aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et le reste du monde, car Hussam Khodr, tout en étant membre du conseil législatif est considéré comme l'un des dirigeants les plus en vue des réfugiés, il préside l'un des comités de défense du droit au retour et c'est le comité de défense des droits des réfugiés palestiniens, qui s'est distingué par ses positions claires et avancées pour la défense des réfugiés, de leurs causes et de leurs droits.

Le comité a eu sa première réunion dans le bureau du député Husam Khodr, à Balata, le 22/3/2003 où la naissance du comité populaire de soutien a été annoncée. ...
L'avocat du député, Riad al-Anis, rapporte que son client subit un interrogatoire violent et ininterrompu de la part des services de renseignements israéliens, bien qu'il ait nié les accusations, considérant son arrestation comme la conséquence de ses prises de position hostiles à l'occupation et aux solutions qui ne répondent pas aux attentes de notre peuple, qui sont la liberté et l'indépendance, mais le tribunal israélien refuse de le relâcher, ou de présenter une quelconque charge contre lui, se contentant de renouveler son arrestation pour la sixième fois consécutive, pour arriver à 80 jours d'interrogatoire, entre les prisons de Petah Tikva, al-Julma et Akka.

Quant au moral du député Hussam Khodr, son avocat al-Anis rapporte que "son moral est très élevé, qu'il jouit d'une volonté inébranlable, et à chaque fois que je le visite, je le trouve encore plus ferme et plus déterminé à résister, à cause de sa fois dans la cause de son peuple qui l'aime. Il questionne toujours à propos des campagnes pour la libération des prisonniers palestiniens, et à propos de la situation quotidienne du peuple palestinien vivant sous l'occupation et l'agression permanente depuis plus de 30 mois, affirmant la nécessité de préserver l'unité nationale, le rejet des divergences et la nécessité de s'en remettre à l'intérêt national, et de ne pas donner l'occasion à ceux qui veulent brader les potentialités et le tissu national et social du peuple palestinien.

Il a considéré que le député Khodr ne serait pas traduit devant le tribunal à cause du manque de preuves contre lui, mais cela se précisera au cours des deux semaines à venir. Il a également indiqué qu'une discussion se déroulait entre les services de renseignements autour de la possibilité de le traduire devant un tribunal, étant donné qu'il est membre du conseil législatif et qu'il n'y avait aucune preuve pour cela...

Traduction: Palestine en Marche

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