Résolution de l’Assemblée générale
extraordinaire du SSP région Genève du 26 avril 2005
Défendre
les travailleurs détachés contre l’exploitation
sans limites c’est se protéger ensemble contre
le dumping salarial et social!
Pour la défense des statuts ! Pour l’application et l’extension des CCT ! Pour l’extension des droits et le respect de la dignité de toutes et tous les salarié·e·s, ici et ailleurs !
La Région Genève du SSP constate :
1. Que le comité de l’USS, ainsi que
l’assemblée des délégués de la
fédération du SSP ont décidé de soutenir
l’élargissement de libre circulation des personnes
et les mesures d’accompagnement. Ils ont toutefois exigé des
autorités et des associations patronales qu’elles
combattent pour de bon le dumping social et salarial durant les
prochains mois. La preuve de la volonté d’agir des
autorités et des employeurs est déterminante pour
l’engagement des syndicats dans la campagne de votation.
2. Que les autorités politiques traînent à mettre
sur pied des véritables mesures d’accompagnement qui
puissent empêcher la sous-enchère sociale et salariale
en particulier par l’engagement d’inspecteurs supplémentaires
chargés de contrôler les conditions de rémunération
et de travail.
3. La volonté des partis bourgeois de remettre
en cause le statut de la fonction publique genevoise, visant ainsi à démanteler
les acquis de 30'000 salarié·e·s de l’Etat.
Cette volonté affichée est la meilleure démonstration
de la détermination patronale à réduire les
acquis sociaux de la totalité des salarié·e·s.
4. La prétendue « libre circulation
des personnes », telle qu’elle nous est proposée
par les tenants des accords bilatéraux, n’a rien à voir
avec le droit à la libre circulation établi par la
Déclaration universelle des droits humains du 10.12.1948.
5. Forme moderne d’une exploitation flexible,
cette « libre circulation » est celle de
la main d’œuvre, une main d’ouvre engagée
dans les pays d’origine avec des contrats de durée
déterminée. En ce sens, elle ne profite aucunement à l’unité des
salarié·e·s par delà les frontières.
Au contraire, en favorisant la surexploitation de certain·e·s
travailleur·euse·s, elle met directement en concurrence
les plus défavorisé·e·s des salarié·e·s
et exacerbe ainsi les sentiments xénophobes, ce que nous
ne pouvons accepter.
Vu ce qui précède,
la Région Genève du SSP demande à la Fédération
du SSP de faire un vrai bilan, au-delà de celui du
Conseiller fédéral Deiss, de la mise sur pied des
mesures d’accompagnement et de leur efficacité d’ici
le mois de juin 2005.
Pour notre part, nous constatons
que jusqu’ici:
• Les CCT sont remises en cause et des cas de
dumping salarial sont, de plus en plus souvent, constatés partout
en Suisse, y compris à Genève,
• partant, les conditions d'engagement et de
travail des travailleur/euse-s détaché·e·s, actuellement soumis·e·s
aux premières mesures d'accompagnement, relèvent de l'exploitation éhontée
et d'une moderne traite orchestrée par les marchands de main-d'oeuvre
que sont ADECCO et MANPOWER ;
• la politique d'austérité budgétaire menée
par le gouvernement réduit, au lieu de les renforcer, les possibilités
d'engagement du nombre d'inspecteurs du travail suffisant et adéquat
pour permettre un véritable contrôle sur les conditions d'exploitation
des travailleur/euse-s détaché·e·s ;
• alors que le Parlement poursuit son projet
de démantèlement
de la fonction publique et de suppression du statut, le gouvernement
se fait prier pour s'engager dans le respect des droits syndicaux,
en particulier dans la défense de nos cinq collègues inculpés,
alors que le respect et la protection des délégués syndicaux sont
des conditions indispensables pour la dénonciation des cas « d'abus
manifestes » ;
• les cantons ne donnent pas des signaux clairs
sur l'engagement d'inspecteurs du travail et sur la mise en place
de véritables observatoires du marché du travail.
C'est pourquoi, par 25 voix contre 4 et 3 abstentions,
l’assemblée extraordinaire de la région SSP Genève
réunie le 26 avril recommande de voter non à l'extension
des accords sur la libre circulation de la main d’œuvre
et des dites mesures d’accompagnement le 25 septembre prochain.
En outre, l’assemblée extraordinaire demande à la
Fédération du SSP:
• De reconsidérer son soutien au paquet
fédéral soumis au vote le 25 septembre prochain.
• De s'adresser aux instances de l'USS afin
qu'elle envisage à son tour de réétudier son soutien ainsi que
le demandent d'ailleurs des résolutions del'Union syndicale valaisanne
et de l'Union syndicale vaudoise et d'autres sections syndicales.
• De s'engager fermement dans la dénonciation
des cas de dumping salarial et social.
• De se prononcer et agir pour une extension
des droits syndicaux et sociaux de toutes et tous (renforcement
et extension des CCT, des mesures d'inspection du travail, des
luttes pour la défense des salaires...), comme antidote à la surexploitation
des travailleurs détachés et à la réduction programmée des standards
salariaux et sociaux dans ce pays.
Genève, le 26 avril 2005
Autres documents sur le même sujet
|