France, retrait du CPE
 
 

Communiqué de la Ligue communiste révolutionnaire
Chirac et le gouvernement mangent leur chapeau !

Le CPE sera remplacé par un nième dispositif jeunes, mais il disparaît. C’est un premier recul du gouvernement. Il en appelle d’autres. C’est la première fois depuis l’élection de Chirac en 2002 que le pouvoir cède sous la pression de la mobilisation de la jeunesse et des salariés.

La lutte paie.

Toutes les revendications exigées par ce mouvement doivent, maintenant, être satisfaites: le retrait du CNE, l’abrogation de la loi pour l’égalité des chances. Il faut immédiatement stopper la répression qui frappe des centaines de jeunes.

Cette lutte confirme une nouvelle fois le rejet des politiques libérales de précarisation de la jeunesse et du monde du travail.

Après deux mois de gesticulations et de provocations, Chirac, de Villepin et Sarkozy se désavouent eux-mêmes, après s’être discrédités. Ce pouvoir est minoritaire dans le pays. Il ne doit pas continuer à sévir contre la majorité de la population. Il faut qu’il parte !

Le 10 avril 2006.


Article du Monde.fr (10.04.06, 11h18)

Jacques Chirac annonce le remplacement du CPE par un dispositif d'insertion

L'article 8 de la loi sur l'égalité des chances, qui créait le contrat première embauche, sera remplacé par un dispositif en faveur des jeunes en difficulté, a décidé le président Jacques Chirac. "Sur proposition du premier ministre et après avoir entendu les présidents des groupes parlementaires et les responsables de la majorité, le président de la République a décidé de remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances par un dispositif en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté", lit-on dans un communiqué de la présidence.

Ce texte a été publié vers 10 heures, après une réunion d'une heure à l'Elysée en présence du premier ministre, des présidents des deux assemblées, et des principaux responsables de la majorité parlementaire.

«J'AI VOULU AGIR VITE»

Lors d'une déclaration à Matignon prononcée à 10 h 30, Dominique de Villepin a confirmé les annonces du chef de l'Etat. "J'ai proposé au président le remplacement de l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances par des mesures en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes les plus en difficulté", a-t-il déclaré, avant d'ajouter que"la nouvelle proposition de loi sera présentée dès ce matin." Il a pris acte lundi que "les conditions nécessaires de confiance et de sérénité ne sont réunies ni du côté des jeunes, ni du côté des entreprises pour permettre l'application du contrat première embauche" .

"J'ai voulu agir vite, parce que la situation dramatique et le désespoir de beaucoup de jeunes l'exigent", a-t-il dit. "J'ai voulu proposer une solution forte, parce que j'ai la conviction qu'au-delà de l'engagement nécessaire de l'Etat, seul un meilleur équilibre entre plus de souplesse pour les entreprises et plus de sécurité pour les salariés nous permettra de rompre avec le chômage dans notre pays", a-t-il expliqué. "Cela n'a pas été compris par tous, je le regrette", a-t-il ajouté.
"Depuis plusieurs semaines, a affirmé M. de Villepin, notre pays connaît l'agitation. Les désordres dans les universités et les lycées menacent d'affecter la bonne organisation des examens de fin d'année. Les manifestations de voie publique mettent en danger la sécurité des jeunes. Tout cela commande désormais de trouver une issue rapide à la crise". Il a également "proposé d'engager une discussion sans a priori avec les partenaires sociaux" sur le chômage et la précarisation des jeunes.

A 11 h 30, les présidents des groupes parlementaires UMP, MM. Accoyer et de Rohan, tiendront une conférence de presse. Selon l'entourage du chef de l'Etat, les parlementaires UMP (majorité) chargés du dossier ont travaillé cette fin de semaine "en étroite liaison avec le gouvernement et les dirigeants de la majorité pour élaborer une proposition qui sera présentée par le premier ministre au président de la République, qui en décidera".

Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT, a salué lundi "le retrait" du CPE comme un "succès" de "l'action convergente des salariés, des étudiants et des lycéens, ainsi que de l'unité syndicale". Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a déclaré que "l'objectif de retrait du CPE était atteint", même s'il attendait de connaître "le contenu détaillé de la nouvelle proposition de loi". Les douze organisations syndicales, étudiantes et lycéennes doivent se retrouver lundi après-midi, à partir de 16 h 30, en intersyndicale. Le président de l'Unef, Bruno Julliard, a appelé à "maintenir la pression jusqu'au vote par le Parlement" de l'article remplaçant le CPE, dont la suppression constitue selon lui une "première victoire déterminante".