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Solidarité avec les salarié·e·s de Filtrona

Le 30 novembre, les salarié·e·s de l’entreprise Filtrona à Crissier se sont mis en grève, soutenus par le syndicat comedia. Elles et ils exigent des garanties pour leurs emplois et des négociations pour un contrat collectif de travail contenant des mesures d’accompagnement en cas de restructuration de l’usine.

Délocalisation ? fermeture ?

Tout indique que la multinationale anglaise Bunzl, qui a racheté l’usine il y a un peu plus d’une année, a l’intention de délocaliser l’entreprise, après avoir pillé le savoir et les outils de production, mis en place depuis de nombreuses années par les salarié·e·s :

• avant de venir en Suisse, le nouveau directeur s’était chargé de fermer une usine en Italie ;

• plusieurs machines parmi les plus performantes ont été démontées et deux sont parties en Angleterre, alors que des travailleurs anglais sont venus se former sur ces machines ;

• la direction ne veut donner aucune information sur l’avenir de la production en Suisse.

Et pourtant, l’entreprise est rentable et ne manque pas de clients (Filtrona détient le monopole mondial de la production de filtres spéciaux).

Ligne dure de la direction

Malgré la grève, la direction a persisté dans son attitude intransigeante, refusant même de répondre aux questions pourtant élémentaires des salarié·e·s sur l’avenir de l’entreprise. La suspension pendant une journée de la grève, en signe de bonne volonté, a aussitôt été exploitée pour tenter d’imposer des conditions de travail inacceptables, en particulier en ce qui concerne la qualité des produits, contraignant les salarié·e·s à se remettre en grève.

Négociations, enfin ?

Le 20 décembre, après 3 semaines de grève, de vraies négociations ont enfin semblé avoir une chance de s’ouvrir. Le personnel a alors décidé le 21 décembre de reprendre le travail jusqu’aux vacances de Noël.

Après deux journées de discussion, une convention a été établie selon laquelle

• la direction communiquera au plus tard le 24 décembre 2004 à 11 h 00 une proposition chiffrée pour les mesures d’accompagnement à intégrer dans la convention collective de travail ;

• sur cette base, l’assemblée du personnel décidera de la suite à donner à son mouvement ;

• la négociation sur la convention collective et les mesures d’accompagnement se déroulera le 29 décembre 2004.

Rien n’est acquis. La lutte continue

La direction n’a donc encore rien signé de concret. Nul ne sait encore si sa proposition du 29 décembre sera acceptable. De plus, il est évident que l’avenir de l’entreprise à Crissier est tout sauf assuré. Le personnel de Filtrona n’est donc pas au bout de ses peines et de ses luttes.

Défendre l’emploi dans la région

La région de l’Ouest lausannois a été durement touchée ces dernières années et les fermetures d’entreprise se sont multipliées : Iril, Leu, Veillon, Kodak. Soutenir les salarié·e·s en grève, c’est donc se soutenir soi-même. Notre avenir et celui de nos enfants est plus important que les profits exigés par le groupe anglais qui a racheté l’entreprise.

Solidarité !

Après 3 semaines de grève, les salarié·e·s de Filtrona ont besoin de manière urgente de votre soutien. De tout le mois de décembre, ils n’auront travaillé que 3 jours. Certain·e·s ont des salaires bas, ou sont payés à la semaine, et sont dans une situation financière difficile. Des collectes, dans la rue et dans les entreprises de la région ont été organisées, et vous pouvez verser votre contribution sur le CCP 10 – 4735-1, Union syndicale vaudoise (mention Filtrona).

Le « comité de soutien aux grévistes de Filtrona » vous appelle à participer nombreux à la soirée de solidarité du 29 décembre. Chansons françaises et italiennes, musiques diverses, boissons, vous permettront de partager un moment de détente avec les salarié·e·s de Filtrona, et aussi d’être informés sur les négociations qui auront eu lieu le même jour.

Organisé par le comité de soutien aux grévistes de Filtrona (attac, comedia, CAS-solidaritéS Vaud, Femmes solidaires sans frontières, Fourmi Rouge, Mouvement pour le socialisme (MPS), POP Vaud, Parti Socialiste Vaudois, PS de Renens, SEV, SSP Vaud, unia, Union syndicale de Lausanne, Union syndicale vaudoise).

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