Nestlé
 
 

La réorganisation mondiale de Nestlé
suscite des inquiétudes sur plusieurs sites français

Le Monde

A l'occasion du comité de groupe annuel de Nestlé, mardi 14 novembre, la CGT du groupe agroalimentaire a appelé à une journée nationale d'action. Les salariés des 35 usines Nestlé en France étaient incités à interrompre leur travail pour une durée allant de deux à vingt-quatre heures. Le syndicat dénonce "les restructurations, délocalisations, perte des emplois en masse et remise en cause des acquis sociaux".

L'ordre du jour du comité de groupe ne contient pas d'annonce spécifique. "Il va approuver les comptes 2005. Et faire un point sur l'activité et la politique de Nestlé", précise l'entreprise.

Mais, depuis deux ans, il ne se passe pas une semaine sans un conflit social au sein du groupe. Le plus médiatisé a duré vingt et un mois et accompagné la fermeture de l'usine de chocolat de Saint-Menet (Bouches-du-Rhône), le 31 janvier.

Engagée dans la rationalisation de sa production dans le monde, la multinationale suisse veut se concentrer sur les marques qui génèrent valeur ajoutée et volumes, et accroître la productivité des sites. Les effectifs en France sont de 17 500, contre 18 500 en 2003. "Il y a dix ans, il y avait autant de salariés qu'aujourd'hui", précise Nestlé.

L'avenir de l'usine de Dijon (487 salariés), qui produit la barre chocolatée Lion, est incertain. Sur les cinq dernières années, les volumes sont passés de 30 000 à 18 000 tonnes. "On étudie des solutions qui permettent de garantir le maintien des emplois", assure-t-on chez Nestlé.

RÉDUCTION DES EFFECTIFS

Entre les campagnes contre l'obésité et la volonté du groupe de se développer sur la santé nutritionnelle, l'avenir de la barre chocolatée n'est pas assuré. La multinationale n'investit plus sur sa publicité et sa promotion. Elle préfère miser sur les plats allégés : en juin 2006, Nestlé a racheté Jenny Craig, concurrente de Weight Watchers.

Dans l'eau aussi, les syndicats trouvent des raisons de s'inquiéter. Depuis mars 2005, les effectifs de cette activité en France ont été réduits de près d'un quart. "Aujourd'hui, l'essentiel est derrière nous", affirme Nestlé.

C'est en grande partie vrai pour Perrier. "La marque devrait gagner de l'argent en 2006 pour la première fois depuis 1992, année où nous l'avons rachetée", précise Nestlé.

En revanche, la rationalisation des usines de Contrexéville et de Vittel (Vosges) reste un sujet épineux. Les deux sites d'embouteillage sont situés à 4 kilomètres l'un de l'autre. "On a relié les deux usines pour n'en faire qu'une. Et, maintenant, on va harmoniser les statuts", précise le groupe. Et introduire la rémunération au mérite. Des sujets polémiques.

Dans le secteur des aliments pour animaux (Purina), l'usine de Quimperlé, dans le Finistère (216 salariés), ne donne pas satisfaction au groupe : trop peu compétitive, elle pourrait être cédée à un repreneur.

Les syndicats ne veulent pas quitter le giron Nestlé. Ils ont proposé à la direction de développer le maxidiscompte et de produire des boîtes sous marque distributeur. Une stratégie qui ne correspond pas à celle de la direction. "Nous allons trouver une solution satisfaisante pour tous", affirme-t-elle.

Enfin, au siège de Noisiel, la direction va externaliser les activités paie à Barcelone et comptabilité en Pologne.

14.11.2006