Pour le droit à la libre circulation mais à travail-égal-salaire-égal
 
 


NON à une sous-enchère salariale et sociale accrue


Le 25 septembre, deux objets – réunis dans un seul « paquet » – seront soumis au vote des citoyennes et des citoyens: 1° un accord avec l’Union européenne (UE à 25) pour l’extension de la libre circulation des salarié·e·s aux dix niveaux pays membres; 2° des dispositions prises par les Chambres fédérales censées assurer la « protection » des salarié·e·s suisses et immigrés contre la sous-enchère salariale et sociale. Ces dernières mesures sont appelées: « d’accompagnement » à l’extension élargie de la libre circulation.

Le NON que nous prônons porte sur les « mesures d’accompagnement » proposées. En effet, elles sont inefficaces pour défendre la situation et les droits des salarié·e·s suisses comme des salarié·e·s immigrés, qui travaillent en Suisse ou qui y viendront.

Les grandes firmes et le patronat ont grand besoin de conclure les accords bilatéraux avec l’UE. Il faut utiliser cette occasion pour obliger les employeurs à accorder des droits s’appliquant, sans préconditions, à tous les salariés.

Un NON n’aboutit pas à créer deux catégories de salariés immigrés: celles et ceux qui peuvent déjà venir en Suisse (UE des 15), celles et ceux des 10 nouveaux pays. Le statut de ces derniers ne changera d’ailleurs pas avant 2011.

Un NON débouche simplement sur un moratoire concernant la libre circulation étendue entre la Suisse et l’UE des 25. Un second vote populaire devra alors être organisé. Et le OUI sera assuré si des « mesures d’accompagnement » efficaces sont proposées.

La Fédération des entreprises suisses (economiesuisse), l’UPS (Union patronale suisse) et l’USAM (Union suisse des arts et métiers), tout le patronat, dépensent quelque 10 millions pour une propagande trompeuse en faveur du OUI. Voilà qui suffit à éclairer qui seront les vrais gagnants d’un OUI majoritaire.

Le chantage à l’emploi ainsi que la pression accrue sur les salaires sont des faits reconnus. Le patronat les pratique.

Le grand entrepreneur et conseiller fédéral Christoph Blocher, qui milite en faveur du OUI, déclare: « Dans certaines branches, comme dans le secteur des banques et des assurances, de l’ingénierie ou dans l’industrie, la pression sur les salaires devra bien s’exercer ». (Tages-Anzeiger, 5.7.05)

Les exemples de baisse de salaires (ou d’augmentation du temps de travail sans hausse des salaires) se multiplient, dans le privé et le public. Aux CFF, la direction veut faire effectuer les travaux de nettoyage des wagons 20% meilleur marché (Le Matin, 1.7.05). MOPAC, le plus grand producteur suisse d’emballage (pour COOP, Migros, etc.), a imposé des baisses de salaires allant de 15% à 30%. Celles et ceux qui ont refusé sont simplement licenciés! Un des principaux dirigeants du syndicat UNIA admet sans trop d’émoi: « Les salariés doivent accepter des conditions plus mauvaises ou bien s’en aller. » (SonntagsBlick, 17.7.05)

Dans ce contexte, pour faire passer leur OUI, les patrons comptent sur les dirigeants des syndicats. Le président de l’Union patronale suisse, Rudolf Stämpfli, explique à ses troupes: « sans l’engagement des syndicats… cette votation ne sera jamais gagnée » (17.6.05).

Selon les patrons, il revient donc aux dirigeants de l’USS de faire avaler les accords et les « mesures d’accompagnement ». Peter Hasler, directeur de l’Union patronale suisse, a insisté sur ce point dès le mois de décembre (Schweizer Arbeitgeber, 25/26). On ne peut que dire NON à ce jeu de dupes!

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