« Qu’on se taise si on n’est pas d’accord ! »
Orchestrateur: Renzo Ambrosetti
Nous reproduisons ci-dessous l’article paru dans L’Hebdo du 24 mars 2005, en page 27. Des journalistes, en Suisse, n’ont pas renoncé à un travail d’investigation. Un genre difficile. Il peut honorer cette profession.
Renzo Ambrosetti, coprésident d’Unia, connaît ses classiques. Vasco Pedrina, coprésident d’Unia, ne désire pas être en retard. Pour eux, il y a un art de marcher, il y a un art de se courber, il y a un art de fléchir ou d’infléchir. Ils voudraient même qu’il existât un art de se taire.
A la différence du transi Britannicus – dans la pièce de Racine – ils auraient été heureux de voir R. Molo – juriste licencié de l’USS pour différence d’opinion – réagir de sorte à ce qu’ils puissent s’exclamer: «Quoi ? Même vos regards ont appris à se taire ? »
Pour nos coprésidents, il est bon de parler. Par contre, il est meilleur que les autres se taisent. Surtout quand, comme dans une chorale militaire « soviétique », un autre ou des autres risquent d’émettre une note juste en lieu et place de celle, fausse, imprimée sur la partition ayant reçu l’imprimatur du Bureau politique.
Les coprésidents semblent apprécier les procès (entre autres d’intention). Mais les procès qu’ils semblent chérir sont ceux où l’accusé n’a rien à dire pour sa défense, n’a pas le droit de fournir une raison, n’a qu’à se taire ou, privilège extrême, répondre à leurs questions.
Des questions, il y en aura, c’est certain ; des réponses aussi.
On ne vit plus dans les années trente ; et la campagne «anti-trotskistes » de ceux qui sont atteints par la rage du conformisme n’aura pas le succès escompté. Même si l’alliance, de facto, avec ceux qui abondent de millions de francs la propagande pour le Oui au frauduleux « paquet fédéral » suscite dans les circonvolutions cérébrales de ces chefs quelques rêves… bien éloignés de la vie quotidienne des salarié·e·s. – Charles-André Udry
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