Neuchâtel
 
 

Fermeture de Portescap. Premières réflexions

L'entreprise Portescap, rachetée en février 2000 par le groupe américain Danaher, vient d'annoncer la fermeture du site de Marly (FR) pour la fin du mois de juin 2002. Elle compte actuellement 65 salariés.

En réaction à cette brutale fermeture, un débrayage de protestation a eu lieu vendredi matin 12 avril, avec un rassemblement devant l'usine.

Portescap a déjà licencié 70 personnes à La Chaux-de-Fonds et 7 à Marly à la fin 2001.

Fabriquant des micro-moteurs électriques, qui sont utilisés comme composants dans des machines de montage pour l'industrie des télécommunications, cet ancien groupe horloger est devenu aujourd'hui un des nombreux rouages d'une fabrication qui n'est plus essentiellement destinée à l'industrie horlogère régionale. La diversification non horlogère a débouché, après plusieurs restructurations, sur une nouvelle mono-production.Il est ainsi devenu facile de licencier à La Chaux-de-Fonds, puis à Marly, puis à La Chaux-de-Fonds, comme si on se trouvait dans le Sud-Est asiatique.

Trouver des débouchés industriels ou une diversification est plus difficile dans ce cas pour avancer une politique de sauvegarde des emplois, contrairement aux fermetures d'Intermedics  (production de prothèses auditives) dont la production était parfaitement rentable, et aurait pu être maintenue au Locle par une volonté politique; ou celle de Silicon Graphics à Colombier d'où sortaient aussi des produits finis.

Il est à relever que ces deux derniers cas, qui ont représenté la perte de plusieurs centaines d'emplois qualifiés et la fermeture d'usines ultra-modernes, n'ont pas suscité un grand nombre de prises de position, pour ne pas parler des propositions d'actions !

Serait-ce dû à l'esprit de la loi sur la promotion économique neuchâteloise qui fait l'objet d'un consensus depuis les conseillers d'Etat socio-démocrates Matthey et Soguel jusqu'aux membres des exécutifs «soc-eco-sol-pop» (socialiste, Vert, solidaritéS, Parti ouvrier populaire) des grandes villes du canton ? En tout cas, la FTMH ne s'était pas demandé si «l'esprit de la loi» avait été respecté, les fermetures des sites avaient tout simplement été acceptées. - Pierre de Laroche

(avril 2002)