labreche  

 

         
50 ans:
homeR
 

Burn-out, bore-out, chômage

Le stress au travail, la nécessité d’obéir à des ordres paradoxaux –assurer la qualité et faire le plus vite quitte à être «moins regardant»– sont parmi les facteurs repérés de burn-out (d’épuisement dépressif). Il existe une autre dimension en Suisse. Etant donné la combinaison de l’AVS et des caisses de pension (2e pilier) –qui fonctionnent quasi partout selon la norme de la primauté de cotisation (la rente exacte n’est pas connue)– les salariés de plus de 55ans sont trop chers. Non pas (seulement) parce qu’ils seraient «surqualifiés» –selon la formule consacrée des employeurs qui répondent à leur lettre de demande d’embauche– mais parce qu’un homme entre 55 et 65 ans «coûte» 18% (en pour-cent du salaire assuré) de cotisations pour le 2e pilier. Entre 35 et 44 ans, la barre se situe à 10% et à 7% entre 25 et 34 ans. Aymo Brunetti, responsable du Seco (Secrétariat d’Etat à l’économie), qui travaille de concert sur ce thème avec ledit Office fédérale des assurances sociales (un oxymore) reconnaît «que c’est un vrai problème. Malheureusement nous ne pouvons quasiment pas revenir sur cette situation donnée [sur ce formatage]» (Cash, 15.03. 2007). Résultat, 40% des chômeurs de longue durée ont 50 ans et plus.

Cela aboutit aussi à une stratégie de certains employeurs visant à démoraliser des cadres en ne leur donnant plus de travail. Ils sont victimes du bore-out (de l’anglais: to bore: s’ennuyer). Un des spécialistes suisses du burn-out, Hans Kernen – bien intégré dans les politiques de management patronal: Kernen Ressource Management AG –, reconnaît qu’une situation de bore-out peut aboutir à une exténuation similaire à celle du burn-out. Une façon de les congédier.

Avec, en prime, une économie de 5,5% (sur le salaire assuré) pour le patron s’il remplace le bore-out par un jeune qui tiendra quelques années avant de connaître, peut-être, un burn-out. Le bore-out au chômage risque bien de voir sa santé se dégrader. Mais les «coûts de la santé» n’ont rien à voir, selon l’ineffable Couchepin, avec les conditions de travail et le système d’ensemble des «lois sociales».
 
         
Vos commentaires     Haut de page