N°7 - 2002 Sommaire téléchargez le pdf Argentine Un massacre social (C.-A. Udry) France - Quand la gauche réinvente les «classes dangereuses (C.-A. Udry) Palestine - Colonisation: l'exemple de Jérusalem (Nadhmi al-Joubeh)
-Ordre impérial et ordre intérieur (III) (Paolo Gilardi) Italie - Quelles suites à une grève historique ? Allemagne - Bilan de la grève des métallos. Un élan brisé net Suisse - Secteur de la construction Conquête de la retraite anticpée et retraite maintenue du SIB Suisse -Révision de LPP Une «générosité» trompeuse (B. Bovay) L'enquête PISA de l'OCDE - Privatiser école et élève (D. Lopreno) Socialisme en débat - «Qu'est-ce que le socialisme-à-partir-d'en-bas ?» III (Hal Draper) A lire -Noam Chomsky:De la guerre comme politique étrangère des Etats-Unis
L'impasse Une des caractéristiques centrales de l'économie israélienne est sa dépendance face aux Etats-Unis. Le projet sioniste fonctionne, en termes économiques, grâce à l'entrée annuelle de 2,8 milliards de dollars d'aide américaine dans les coffres de l'Etat israélien. A cela, s'ajoutent divers appuis militaires, pas comptabilisés. De surcroît, sans la diaspora ' celle des Etats-Unis en priorité ' le flux de devises serait plus réduit. La diaspora doit exister pour que le projet sioniste puisse survivre: une contradiction intrinsèque qui induit une partie de sa particularité conflictuelle et coloniale, sans issue. Selon les termes même d'un expert israélien: «Une petite économie ouverte comme celle d'Israël, liée par un cordon ombilical aux marchés d'outre-mer (exportations, investissements), ne pourra pas achever une croissance tant que les canons tonneront.» (Maariv, 15.03.02). La conclusion logique résiderait dans la conquête des marchés régionaux par les exportations israéliennes. En effet, le capitalisme israélien dispose ' pour diverses raisons historiques: aides massives, flux de capitaux et formation de sa population, industrie d'armement et développements technologiques en lien avec les puissances impérialistes ' d'avantages compétitifs sur ses «voisins arabes». Dans un autre «environnement», ce capitalisme pourrait, de même, occuper une première place dans le secteur de la gestion (privatisée) des ressources aquifères et dans les infrastructures de transports maritimes (côte Est de la Méditerranée) et ferroviaires (liaisons Eurasie-Afrique) Mais la politique sioniste s'élève comme un obstacle à un rattachement moins ombilical d'Israël à l'économie mondiale. Certes, divers plans, encouragés par les Etats-Unis, envisagent un troc organisé autour de l'acceptation d'un nano-Etat palestinien par Tel Aviv et d'une reconnaissance de l'Etat sioniste par les pays arabes, facilitant la constitution d'un marché accessible aux portes d'Israël. Ces plans existent. Ils ne peuvent être balayés d'un revers de la main. L'initiative, dite de paix de l'Arabie saoudite, pourrait y conduire. Toutefois, le conflit logé dans le projet sioniste rend difficile la concrétisation d'une telle option capitaliste, avec extension régionale, dont les Palestiniens seraient, par ailleurs, les victimes. Pour l'heure, c'est la crise économique qui s'envole en Israël. Après un essor appuyé en 2000, l'année 2001 est marquée par une récession: recul de 0,6 % du PIB. Les anticipations pour 2002 sont sombres: -2 % (Washington Post, 19 mai 2002). Les hautes technologies sont frappées de plein fouet: avec pertes d'emplois et de revenus d'exportations à la clé. Le tourisme se contracte, avec une réduction de l'entrée de devises. La perfusion financière devra s'amplifier, de concert avec l'austérité et avec l'immigration (légale et illégale) de main-d''uvre de Roumanie, Chine, Thaïlande: plus de 250 mille. Or, le chômage atteint plus de 10 % de la population active en avril 2002, soit quelque 250 mille personnes ; en fait, 350 mille lorsque sont inclus ceux qui ont renoncé à chercher un emploi. Une famille sur cinq (un enfant sur quatre) vit en dessous de la ligne de pauvreté. La matière sociale inflammable pourrait-elle être neutralisée avec une unité nationale guerrière, avec une économie de guerre et une politique de redistribution d'aide aux familles nombreuses ? Pour l'instant cela semble être le cas, même si des failles se profilent. Une orientation politique visant à battre en brèche le projet sioniste ' avec sa dimension immédiate d'expulsion des Palestiniens ' doit s'articuler sur la reconnaissance des droits du peuple palestinien. Mais, il nécessite aussi, sur le long terme, une approche faisant converger les intérêts des majorités populaires arabes de la région et de celle de la population juive ' installée dans l'actuel Israël ' vers une perspective institutionnelle fédérative, laïque, liée à une émancipation sociale et démocratique. cau Haut de page
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